En cette fin de saison, et avec la neige qui recouvre les sommets, il faut admettre que de s’envoyer de grandes et belles ascensions risque de devenir compliqué, à moins que la fiabilité de Météo Suisse nous prouve le contraire (laissez-moi douter).
C’est la vie, mais la désalpe se fait malgré tout aussi pour les cyclistes qui doivent rester à basse altitude pour maintenir une forme olympique, et aussi un poids raisonnable avant les fêtes.
C’est pourquoi je vous propose dans cet épisode une montée qui, soyons honnête, est très costaude, mais participera efficacement à votre maintien en forme, ou votre infarctus. Avertissement: cycliste.ch décline toute responsabilité en cas d’accident, car seuls vous serez responsable de cette connerie.
Le chemin de Creux Bechet / de la Creuse – Villette
Ne me demandez pas comment j’ai eu l’idée de m’y aventurer, tout ce que je peux vous dire c’est que la première fois que je l’ai faite j’ai eu la même sensation que lors de mon oral pour obtenir mon CFC, mais avec le papier toilette en moins. Je n’aurai jamais pensé qu’une montée puisse me faire pousser autant que ça tout en serrant les dents et les fesses à ce point-là.
Je l’ai découvert pendant mon Vélotaf habituel, les travaux intenses et le trafic infernal de Cully m’ont obligé pendant quelque temps à me rendre au travail par les chemins de vignes afin de ne pas perdre de temps et aussi ma vie, et c’est à ce moment-là qu’en entrant dans le village de Villette, mon regard est parti à droite et j’ai vu cette montée incroyable qui cachait très bien son jeu. Je ne pourrai absolument pas vous dire dans cet article le % de la pente, car il m’a été impossible de regarder mon compteur durant cette ascension qui demande une concentration maximale, et vous allez vite comprendre pourquoi.

Le départ s’effectue de manière classique, il faut tout de suite mettre le paquet et on commence très rapidement à placer la chaîne tout à gauche, et c’est avant la fin du premier virage que l’on constate qu’on a plus de pignons en rab pour soulager l’effort, mais bon ça pique, mais c’est encore acceptable avec un 52-36 en 11-34.
Atteindre les limites
Mais du moment où le premier virage est passé, on constate la m**** dans laquelle on se faufile, le virage à droite semble monter à la verticale et le revêtement n’est pas le meilleur du monde. Résultat: il faut jouer les équilibristes sur le vélo. Ce qui m’est arrivé dans ce passage a été une première pour moi, ma roue arrière dérapait alors que j’étais en danseuse couché sur mon cintre et que ma roue avant levait pour faire un wheelie… vous comprenez mieux, j’espère, pourquoi la concentration doit être maximale !
La pente ne diminue pas, et là on sait qu’on a 5 min – pas plus – avant d’exploser en plein vol. J’essaie de trouver un rythme qui me convient mais je serre tellement les dents que j’ai l’impression qu’elles se déchaussent et que ma mâchoire se déboîte, et je respire si fort que j’ai le sentiment de m’auto-créer une angine à streptocoque.

Je continue tant bien que mal et soudain, une mini pause, je profite de 20 mètres de plat dans le village de Grandvaux pour me ressaisir, avant de faire le dernier bout et rejoindre la route principale.

Lorsque j’ai achevé cette montée, je n’ai pas pu pédaler pendant quelque minute avant que mon corps encaisse ce que je lui avais imposé, je me suis laissé filer en roue libre et en PLS jusqu’à la fin de la descente pour rejoindre le village de Riex dans un état second, et c’est dans une autre galaxie que j’ai fini mon trajet de retour en voyant des éléphants roses voler.
Si je peux vous donner un conseil, ne faites pas cette montée en début de sortie, car la suite risque d’être très compliquée.
Mais comme toute montée dans cette magnifique région, elle offre un panorama à couper le souffle qui représente avec excellence les merveilles du patrimoine.
Et si on jouait…
Lors de cette montée, c’est avec étonnement que j’ai attrapé le KOM sur Strava. Je ne suis pas un compétiteur du coup, ça m’a fait plaisir, mais sans plus.
Un KOM est selon moi fait pour être transmis de manière honorable à meilleurs que soit, et c’est dans ce principe que je souhaite récompenser à ma manière celui ou celle qui me détrônera.
Ainsi, j’organise un petit jeu concours à la con pour cette montée, et pour qu’il n’y ait pas que les rédacteurs qui transpirent comme des malades pour vous pondre des articles, à vous la communauté cycliste.ch.
Du coup c’est à vous de jouer !
J’ai créé un segment Strava uniquement sur cette montée qui s’intitule « à toi le T-Shirt ».
Le but est très simple, le premier qui me détrônera gagnera un T-Shirt à l’effigie des montées de la mort qui tue.
Pour participer, il te suffit de faire la montée, celui ou celle qui me bat sur ce segment (uniquement celui-là, et pas « Ch de la Creuse Climb ») devra simplement m’écrire un commentaire sur cette sortie en m’indiquant la référence « concours les montées de la mort qui tue ». Il n’y a qu’un T-Shirt donc le/la premier-ère qui y arrive sera le/la premier-ère servie. Je reviendrai vers le/la gagnant-e pour les formalités de type adresse et autre.
À toutes et à tous, je vous souhaite bonne chance, et sachez que le fait de participer et de gravir cette atrocité fera déjà de vous une légende que peu de personnes sont capables de faire.

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