Cyclo-cross: un sport, une ferveur ou une religion ? (1/2)

Photos: Adrien Thuillard

Le cyclo-cross, ce sont des athlètes qui roulent sur un circuit en faisant des tours durant 45 minutes à une heure. De la boue, des dévers, des planches à sauter, des relances et un constant goût de sang dans la bouche.

Dans les régions flamandes, le cyclo-cross est bien plus que cela. C’est un rendez-vous populaire où le public se passionne aux abords du parcours, puis se déchaîne sous les chapiteaux. Du spectacle à tous les étages et des semi-dieux roulants sur des boyaux de 33mm.

Cyclo-cross, qesako ?

Parmi les nombreuses disciplines du cyclisme, le cyclo-cross n’est pas la plus connue. Elle est cependant une des plus anciennes. Le premier Championnat de France de cyclo-cross ayant été organisé en 1902 … soit avant le premier Tour de France de 1903 !

Côté matériel, les règlements modernes obligent une section de pneumatique de 33mm au maximum. Les coureurs roulent la plupart du temps en boyaux – des précurseurs (ou hérétiques selon les avis) roulent en tubeless – permettant un gonflage minimum pour “assurer” une accroche maximale. Pour donner des chiffres, on est sur des gonflages aux alentours de 1.2-1.3 bar, voire proche de 1 bar pour les coureuses les plus légères. L’accroche est la clef ; le rendement étant uniquement dû à la puissance des cuissots.

Par rapport à un gravel, le vélo de cyclo-cross est un poil plus compact pour augmenter la maniabilité. Le boîtier de pédalier plus haut permet aussi un passage de planches plus aisé ou d’éviter de taper ses pédales dans les dévers. Enfin, un slooping peu prononcé est avantageux lorsqu’il s’agit de mettre son vélo à l’épaule dans les parties de courses à pied.

Qui a dit que le Théorème de Pythagore ne te servirait à rien dans la vie ?

La course se fait sur une boucle de 4-5km parcourue durant une cinquantaine de minutes. Le nombre de tours est calculé après deux passages sur la ligne afin de s’approcher au plus près de l’objectif de temps (i.e. 55 minutes pour les hommes, 45 minutes pour les femmes). En plus de la boue et des dévers mentionnés ci-dessus, il n’est pas rare de voir les crossmans sauter de leur vélo et courir afin de passer plus rapidement dans le sable ou les parties détrempées. À Hulst, on est même pas loin d’un parcours du combattant avec un mur d’une dizaine de mètres devant aisément dépasser le 100% de pente.

La Kerstperiode en terres saintes

Zonhoven, Koksijde, Diegem, Gavere, … des noms inconnus d’une majorité de cyclistes, mais qui font vibrer les passionnés de cyclo-cross. Des noms qui, également, font partie de la Kerstperiode, la semaine sainte du cyclo-cross. La semaine où les foules sont en délire et où les parcours invitent au show.

Littéralement, la Kerstperiode signifie la période de Noël. En cyclo-cross, celle-ci débutera cette saison le 20 décembre avec la Coupe du Monde à Anvers pour se terminer le 4 janvier dans les dunes de Zonhoven. Sur ces 15 jours*, ce ne sera pas moins de 12 courses qui vont se dérouler. Les 3 principaux circuits – avec chacun leur classement respectif – y battront leur plein : Coupe du Monde, Superprestige et X2O Badkamers. Vivre cette expérience sur place mérite d’être sur ta wishlist tant chaque instant de ton séjour est extraordinaire.

L’expérience de la Kerstperiode se fait à la fois sur les circuits que durant les rares jours de relâche. En décembre 2024, j’ai eu la chance de vivre les courses à Hulst, Zonhoven et Gavere dans la peau d’assistant du futur retraité Gilles Mottiez et de Matteo Oppizzi (alors encore U23), ainsi que d’envoyé spécial pour cycliste.ch . Vivre les à-côtés de la course, la préparation des athlètes, la tension d’une ligne de départ et les innombrables moments de rigolades dans notre auberge de Ninove. Le carnet de bord de cette expérience sera à vivre dans un prochain article.

* Oui, une semaine peut très bien durer 15 jours en Belgique.

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Adrien Thuillard

Neuchâtelois dans le cœur autant que dans l’accent, Adrien sillonne les routes asphaltées et les chemins caillouteux à longueur d’année. Pas du tout axé compétition, il optera plutôt pour une sortie mêlant harmonieusement rigolades, routes paisibles, paysages bucoliques et – surtout – chèvres, ânes, moutons et compagnie ! Ne vous étonnez donc pas de rencontrer beaucoup de bêtes à poil en parcourant ses itinéraires.

Il saura vous persuader que la région Jura 3 Lacs regorge de tracés valant le détour, de succulents produits du terroir et, parfois, de fontaines « féeriques » … N’hésitez pas à lui faire signe sur Instagram lors de votre passage dans les environs ; il se fera un plaisir de vous conseiller, voire de vous accompagner pour un bout de balade.