Aujourd’hui, ce n’est pas un itinéraire à proprement parler que je vais vous présenter. Non, c’est plutôt sur une manière alternative de préparer votre sortie dont il sera question dans les lignes à venir. Parce que, finalement, pourquoi prévoir constamment des boucles pour nos virées de quelques heures ?

Jusqu’à février 2022, j’avais pour habitude de commencer et de terminer mes sorties vélo au même endroit : ma porte de maison. Même si cette dernière est une magnifique relique en bois massif des usines Suchard, mes tours étaient, parfois, monotones. Qui plus est sous la grisaille réputée de mon coin de pays.

C’est alors que j’ai repensé à cette drôle d’idée d’un pote de virée. Partir en ligne droite jusqu’à une gare plus ou moins lointaine pour un retour en train. À ce moment, je faisais encore partie de ceux estimant que les deux premières lettres de l’acronyme CFF n’étaient pas pour Cycling Friendly. C’est cher, ce n’est pas pratique et – cerise sur le gâteau – il faut réserver une place pour son vélo ! Qu’à cela ne tienne, tentons.

Après un premier essai, j’étais conquis. Et pas uniquement parce que j’ai fini ma sortie par un de ces bons cafés de Tête de Course. Le temps du voyage retour m’a permis de faire une rapide analyse comptable. Avec une journée à un peu plus de CHF 30.- (avec demi-tarif), l’option ride+rail est bien moins onéreuse qu’une journée de ski (après-ski non-compris 😅). Quant au système de réservation*, il n’est, finalement, pas si contraignant. D’ailleurs, jusqu’à présent, je n’ai jamais dû décaler un trajet à cause d’un manque de place pour ma bicyclette. Au pire, ce serait une excellente excuse pour prendre un café de plus dans le bar du coin.

*CHF 2.-, obligatoire pour les IC du 21 mars au 31 octobre (https://www.sbb.ch/fr/horaire/conseils-voyageurs/velo/voyager-avec-son-velo.html)

Au final, le seul obstacle à franchir réside dans la volonté de l’homo cyclistus de rester dans son train-train quotidien. Quel dommage, ces nano-aventures sont pourtant si dépaysantes. C’est donc avec une pensée pour mon pote Julien que je passe ce point du parcours où, habituellement, je retourne en direction de ma maison et sa belle porte en bois. Sois imaginatif, utilise les nombreux logiciels à disposition et trace ton parcours jusqu’à une gare plus ou moins loin de chez toi.

Vérifie également les horaires CFF avant ton départ. Il y a parfois une trentaine de minutes de trajet à gagner en t’arrêtant à une gare à quelques kilomètres de ton terminus initial. Le plus important, lève la tête et profite de paysages dont tu n’as pas l’habitude de croiser à chacune de tes sorties. Comme tu auras du chemin à faire après ton retour en train, il vaut la peine de prendre une lampe avant et une veste supplémentaire.

Particulièrement, j’aime m’adonner à ce genre de sortie en période hivernale. Frileux comme je suis, la vaste Plaine helvétique m’attire davantage que les murs de neige. En jouant avec le vent (merci Windguru), on arriverait même à se persuader d’être au top de sa forme. L’été, je requiers au “dopage ferroviaire” à l’aller, puis rentre en faisant des détours par monts et vallées. Une bonne manière de découvrir des chemins inconnus de l’arrière-pays tout en profitant de la longueur des jours.

Au plaisir de te croiser dans le train.

Adrien Thuillard

Neuchâtelois dans le cœur autant que dans l’accent, Adrien sillonne les routes asphaltées et les chemins caillouteux à longueur d’année. Pas du tout axé compétition, il optera plutôt pour une sortie mêlant harmonieusement rigolades, routes paisibles, paysages bucoliques et – surtout – chèvres, ânes, moutons et compagnie ! Ne vous étonnez donc pas de rencontrer beaucoup de bêtes à poil en parcourant ses itinéraires.

Il saura vous persuader que la région Jura 3 Lacs regorge de tracés valant le détour, de succulents produits du terroir et, parfois, de fontaines « féeriques » … N’hésitez pas à lui faire signe sur Instagram lors de votre passage dans les environs ; il se fera un plaisir de vous conseiller, voire de vous accompagner pour un bout de balade.