J’habite à Gryon, dans les Alpes Vaudoises. Depuis plus de 20 ans, j’explore chaque recoin de cette région à vélo, avec une préférence croissante pour le gravel. Parce que cette pratique m’emmène au-delà des routes que je connais par cœur. Loin de la circulation, et plus près de la nature. Et qu’elle challenge mes aptitudes techniques de routier.
En parallèle, j’ai la chance de pratiquer le bikepacking dans des destinations aux quatre coins de l’Europe. Des voyages qui m’inspirent et m’emmènent à la découverte de nouveaux paysages, de cultures plus ou moins exotiques et de chemins inconnus.
Au fil du temps, une idée a germé, nourrie par ces deux passions: si je trouve tant de beauté et d’inspiration ailleurs, est-ce que d’autres cyclistes ne pourraient pas éprouver les mêmes sentiments dans mon jardin? Et si oui, comment partager cela avec eux?
Le « best of » de mon terrain de jeu
A force de sorties, de détours (et parfois de demi-tours), j’ai fini par donner une réponse à cette question en traçant l’itinéraire que je rêvais de partager : un tour de trois jours qui relie mes coins préférés. De Solalex au hameau préservé de Taveyanne, du balcon naturel d’Isenau aux bords de la Sarine en passant par les hauts de Leysin, ce projet personnel est devenu réalité : le Tour des Alpes Vaudoises en gravelpacking. Une boucle qui concentre l’essence de ce coin de pays: on y trouve des montées exigeantes, des descentes parfois techniques, mais aussi – et surtout – des moments de contemplation dans des lieux qui me sont chers.
La quintessence du gravel alpin
Car si je devais résumer ce tour en une expression, ce serait : gravel alpin. Ici, il faut parfois serrer les dents, naviguer entre les pierres et les racines, voire même pousser son vélo. Mais la récompense est toujours à la hauteur : des paysages de montagne bruts et majestueux, des segments de gravel “champagne”, une découverte de la culture alpine avec des hameaux hors du temps et des vaches. Beaucoup de vaches. Et aussi la satisfaction un peu stupide de rouler là où, sur le papier, un vélo de gravel n’est pas toujours l’outil idéal.
Gravelpacking : l’itinérance au guidon de son vélo de gravel
Le Tour des Alpes Vaudoises symbolise également une autre expérience qui m’est chère: le gravelpacking. Trois jours, sacoches fixées sur le vélo, et une immersion totale dans la montagne. Des distances et des dénivelés respectables mais accessibles avec un minimum d’entraînement et de technique. Et si l’itinéraire comporte environ 60 % de surfaces goudronnées, il s’agit presque exclusivement de petites routes d’alpage, calmes et bucoliques. Car même si je ne rechigne pas à pousser mon vélo de temps en temps, je ne cherche pas le gravel à tout prix : à force de le vouloir, on finit par construire un parcours de VTT, qui perd le charme et la fluidité du gravel. Ici, j’ai cherché le juste équilibre entre confort, authenticité et challenge.
Une micro-aventure accessible
Ce tour n’est pas une expédition au long cours. Pour les cyclistes basés en Romandie et bien au-delà, il ne nécessite pas de prendre l’avion, ni de poser deux semaines de vacances. Et pourtant, en seulement trois jours, il permet de vivre une véritable micro-aventure alpine. C’est l’occasion de couper avec la routine du quotidien, de s’arracher à son écran pour se plonger dans la montagne. On se réveille dans des villages paisibles, on roule dans des forêts silencieuses, on traverse des pâturages où les cloches des vaches remplacent le tintement des notifications. C’est aussi cela que je veux partager: un mode de vie simple, une parenthèse rare dans notre monde actuel un peu (ou complètement) fou.
Préparer ton tour
Assez parlé. Comment venir vivre cette expérience? Sur cette page dédiée à l’itinéraire, tu trouveras toutes les informations pratiques pour organiser ton Tour des Alpes Vaudoises version gravelpacking:
- cartes, descriptions et photos
- fichiers gpx téléchargeables
- suggestions d’hébergement
- où se ravitailler en chemin
- conseils matériels (pneus, développements, sacoches, vêtements…)
- accès et logistique pour rejoindre facilement Villars-sur-Ollon, point de départ et d’arrivée
- À quelle période de l’année se lancer dans cette micro-aventure.
Je t’encourage à consulter cette ressource avant de te lancer : elle te permettra de partir en toute sérénité et de profiter pleinement du voyage.
Le making of
Pour tracer et documenter ce tour, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur Lillie et Luca, mes partenaires de route lors du shooting photo.
Ils étaient équipés de sacoches fournies par Apidura. Je les utilise pour tous mes voyages et courses de bikepacking et je peux en attester: leur simplicité d’utilisation fait toute la différence quand on doit organiser ses affaires pour trois jours entre vêtements, nourriture, outils et matériel photo. Légères, stables et résistantes: elles sont parfaitement adaptées pour une escapade comme le Tour des Alpes Vaudoises.
Mais qu’y avait-il dans les sacoches de Lillie et Luca puisque nous dormions à la maison chaque soir pendant le shooting? Mystère 😉 Mais je peux dévoiler que Lillie en a profité pour ramener des spécialités locales comme la tomme Fleurette de Rougemont et le fricasson du Pays d’Enhaut.
Merci également aux organismes touristiques des Alpes Vaudoises pour leur soutien dans la création et la promotion de ce tour. Un bel exemple, je l’espère, de tourisme doux et 3 saisons pour la région et ses acteurs économiques.
Partage ton aventure !
Ce projet est né de ma passion et de mon envie de partager les plus beaux détours de ma région. Mais il ne prendra tout son sens que si tu t’en empares à ton tour. Si tu réalises ce parcours, j’aimerais beaucoup découvrir tes impressions. Partage tes photos et récits sur les réseaux sociaux en taguant @cycliste.ch : nous les partagerons et ils inspireront d’autres passionnés. Et si tu préfères le contact direct, envoie-moi ton feedback, qu’il soit bon ou mauvais, à alain@cycliste.ch. J’ai à coeur de continuer à ciseler une expérience hors du commun dans mon jardin!
Alain Rumpf
Cycliste passionné depuis plus de 35 ans, Alain Rumpf est bien connu sur les réseaux sociaux grâce à son compte « A Swiss with a Pulse » qui compte plus de 13’000 followers.
Dans une précédente vie, il a été coureur cycliste Elite et a travaillé 20 ans pour l’Union Cycliste Internationale. En 2014, il décide de quitter le confort d’un bureau pour devenir guide, photographe, rédacteur et consultant. Il collabore avec Suisse Tourisme, Haute Route, Scott, Apidura, Alpes Vaudoises, komoot, Vélo Magazine, le Tour des Stations et bien d’autres. Il dirige le site Switchback, un guide du vélo de route et du gravel dans les Alpes et au-delà. Découvrez tous ses articles sur cycliste.ch.