Blessures fréquentes liées au cyclisme

Je commencerai une série d’article en vous exposant les principales problématiques et blessures en cyclisme que l’on retrouve le plus fréquemment et celles auxquelles je pourrais être confronté dans ma pratique de Physiothérapeute du Sport. Ces articles auront un but éducatif et un rôle de prévention. L’objectif sera de vous donner quelques pistes pratiques facilement applicables dans le cas où seriez personnellement concernés.

Tout d’abord, il est important de comprendre les mécanismes sous-jacents aux deux principaux types de blessures classées comme suit ; les blessures traumatiques et non-traumatiques ou de surutilisations.

Les blessures traumatiques

Une blessure dite « traumatique » est la conséquence d’une chute, d’un crash, d’un choc. Dans la majeure partie des cas, il en résulte une atteinte des tissus mous, de la peau (les fameuses « Pizza »), des fractures osseuses ou encore une commotion cérébrale survenant lors de choc à la tête. Cette dernière n’est pas à sous-estimer car dans la majorité des cas, elles ne sont pas diagnostiquées et donc non suivies adéquatement. En effet, une commotion cérébrale peut être très discrète et être apparentée à un simple mal de tête (je développerais ce sujet plus en détail dans un prochain article).

Les blessures traumatiques nécessitent donc presque systématiquement un suivi médical qui permettra d’écarter les éventuels « Red flags » ou drapeaux rouges correspondant à des signes/symptômes de gravité demandant une prise en charge sérieuse dans le but d’éviter toute aggravation de votre état de santé.

Les blessures non traumatiques, de surutilisation ou de surcharge

Le cyclisme est une activité à mouvements répétitifs, générant peu de force d’impact et impliquant le maintien prolongé de certaines positions. Les mouvements se déroulent essentiellement dans un même plan que l’on appelle « sagittal » (c’est à dire de profil comprenant les mouvements de flexion et de l’extension) à l’inverse d’un sport comme le football ou le tennis impliquant des changements de directions, des rotations et de la course vers l’avant (respectivement dans le plan frontal, transversal et sagittal). La nature de cette mécanique fait que le cyclisme est un sport incomplet. Il entraine un certain nombre de déséquilibres musculaires pouvant amener d’autres problématiques pendant et en dehors de la pratique du vélo.

Les principaux sites de surcharge sont les suivants ; les genoux, le bas du dos (on le connaît bien celui-là), la nuque (remercions notre belle posture Aero sur le vélo), les hanches et fesses, les tendons d’Achille, les avant-bras comprenant les poignets et les mains (Kotler &al 2016). Tu te reconnaîtras peut-être dans l’une de ses catégories et c’est parfait car nous allons mois après mois décortiquer ces différentes problématiques afin d’avoir une meilleure compréhension de ces situations et d’obtenir certaines pistes permettant une amélioration.

Une blessure de surutilisation, ou de surcharge, se manifeste dans la situation où (accrochez-vous) la capacité maximale d’un tissu à encaisser de la charge (ou du stress mécanique) a été dépassée. C’est à dire que vous êtes allés au-delà de ce que votre corps / genou / ligament / muscle / etc… était capable de gérer à un moment précis. Car en effet, cette capacité à encaisser de la charge varie et dépendra d’une multitude de facteurs comme par exemple votre niveau de fatigue, votre volume d’entrainement, le stress, la qualité de votre récupération, votre charge émotionnelle, votre qualité de sommeil, la quantité de Bières « récup’ » que vous aurez bu post- sortie, etc…

Ce type de blessure peut être un vrai challenge à prendre en charge de par sa nature multi factorielle. La première chose à entreprendre c’est un état des lieux du contexte dans lequel est survenue cette blessure ; pourquoi y a-t-il eu une surcharge ? avez-vous changé quelque chose ? une nouvelle paire de chaussure ? modifié votre position sur le vélo ? une augmentation de votre entrainement ? un stress important dans votre vie quotidienne ? un confinement ? une reprise suite à une période d’arrêt ? Avez-vous une semaine chargée au travail ? Avez-vous commencé une nouvelle activité en parallèle du vélo ? et j’en passe. Cette liste non exhaustive nous montre bien la variété des facteurs pouvant influencer cette capacité à encaisser de la charge.

Un déficit de force, du matériel non adapté ou encore des erreurs techniques peuvent également être des facteurs favorisant la survenue de blessure non-traumatique ; par exemple une selle trop haute, un volume d’entrainement non adapté, une cadence de pédalage basse, une faiblesse musculaire pourrait entraîner la surcharge de certaines structures et générer des symptômes. Il est cependant important de comprendre que l’explication provient généralement de la somme de plusieurs facteurs. Une faiblesse musculaire isolée ne sera généralement pas la seule cause d’une problématique. Il est donc important d’avoir un regard global sur son contexte.

Pour finir, Il est important de noter que le cycliste récréatif / amateur / cyclosportif, comme toi et moi, ne fait pas uniquement du vélo. Dans la plupart des cas il pratique la course à pied de temps en temps, fait de la randonnée en montagne, passe son hiver à arpenter les flancs de nos belles montagnes, va nager, joue au tennis, etc…. Le cyclisme étant un sport incomplet, il ne permettra pas, à lui seul, de préparer notre corps aux demandes de ces activités. Une bonne gestion de la charge, une reprise progressive ou encore la pratique de certains exercices de renforcement spécifiques seront donc essentielle afin d’éviter tout désagrément.

Benjamin Coty

Le vélo pour Benjamin, c’est le plaisir avant tout. VTT, Route, Gravel, cyclocross… autant de disciplines qui lui permettent d’assouvir sa soif de challenge et de découverte. L’objectif… rentrer le sourire aux lèvres avec des belles images plein la tête !

Physiothérapeute du sport indépendant chez Physio Bike, Benjamin est spécialisé dans le suivi du cycliste au sein du centre médical Synergie / Medbase à Lausanne. Avec son associé Sébastien Talabardon, ils mettent leurs expertise et leurs compétences cliniques au profit de la santé des cyclistes et des triathlètes.

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