Plus tu as froid, plus tu pédales vite

5h30, l’alarme me réveille mais cela aurait pu tout autant être par le bruit de la pluie sur les carreaux. La motivation se fait vacillante, on prolonge un peu le sommeil à peser le pour et le contre à aller rouler sous la pluie battante un dimanche matin. Au final, la motivation prend le dessus.

Après un petit-déjeuner composé d’un  deux cafés et d’un porridge, la voiture démarre direction Villars pour la 1ère édition de la UCI Granfondo Suisse.

La veille, j’avais anticipé un peu la météo en préparant les habits de pluie et le vélo en optant pour des roues alu pour assurer un bon freinage et des pneus permettant une bonne tenue de route.

Arrivé à Villars, le thermomètre indique 9° et la pluie s’en donne à cœur joie. Cela contraste avec le jour d’avant ! 😅En allant chercher mon dossard, j’ai une grosse pensée pour les motards assurant la sécurité en les voyant faire leur briefing d’avant-course. Les cyclistes ne seront pas les seuls courageux aujourd’hui. Je souhaite ici les remercier ainsi que les autres personnes donnant de leur temps en ce dimanche car sans eux il n’y aurait tout simplement pas de cyclo !

9h, environ 200 cyclistes se pressent sur la ligne pour prendre une douche collective de quelques heures. C’est moins que le nombre d’inscrits (réd: 350) mais on ne peut pas leur en vouloir d’avoir opté pour un dimanche plus sec. Je suis sûr que plus d’un participant se sera demandé ce qu’il faisait là…

Cependant, on sent la bonne humeur sur cette ligne et tout le monde est prêt à en découdre !

Après un départ rapide, je me retrouve avec 2 Italiens au sommet du col de la Croix. Une descente prudente nous emmène aux Diablerets où nous nous retrouvons 5 cyclistes pour entamer le col du Pillon. La pluie est toujours présente est compte bien nous accompagner encore un moment. Au sommet, la vue sur le massif des Diablerets enneigé vient nous rappeler que « IL FAIT PAS CHAUD ». Ce qui m’amène à l’équation suivante :  « Plus tu as froid, plus tu pédales vite pour te réchauffer ».

Les relais tournent bien dans notre petit groupe mais nous nous faisons quand même rattraper par un groupe d’une dizaine de compétiteurs peut-être plus frigorifié que nous (et donc pédalant plus vite pour se réchauffer CQFD) qui nous rejoignent vers Château-d’Oex.

Pour ma part, malgré des habits de pluie en conséquence, je commence à avoir sérieusement froid au torse malgré les 4 couches d’habits à cet endroit. Je tente quelque techniques mentales pour me réchauffer mais rien n’y fait.

Notre petit peloton d’une quinzaine d’unités continue sa route en direction de Montbovon pour aborder la montée du col des Mosses via le lac de l’Hongrin. Comme j’ai froid, je décide de monter assez fort dès le début de l’ascension pour me réchauffer (vous souvenez-vous de la loi du + j’ai froid, + je pédale fort ?).

La première partie du col étant assez sévère par endroit, une sélection se fait progressivement. Un replat et une route en plus mauvais état nous attendent à Allières (le lieu-dit de ce coin de paradis) ce qui coûtera la course à plus d’un cycliste voyant une crevaison ou un problème mécanique arrêter leur pèlerinage, la pluie continuant son travail de sape.

Malgré une montée rapide, j’ai toujours de la peine à me réchauffer lorsque nous arrivons au col des Mosses à 5 cyclistes. S’ensuit une descente rapide qui débouche sur un faux-plat menant aux Diablerets ce qui me permet d’avoir un peu moins froid.

Le col de la Croix se dresse maintenant devant nous et les mecs ayant encore un peu de force se feront plaisir à le grimper à toute vitesse. Quant à moi, je finirai péniblement cette montée en « cassant le moteur » en début d’ascension. Peut-être est-ce dû au froid ou à un manque de travail foncier ?

Dans tous les cas, l’essentiel est ailleurs. Je me suis bien amusé sous la pluie et la journée est réussie ! Vivement la prochaine édition !

Dimitri Bussard

Dimitri a (un tout petit peu) mis la pédale douce afin de se consacrer à de nouveaux projets après avoir été actif sur les compétitions cyclistes. Ce qui l’a amené à voyager dans plusieurs pays et à défendre le maillot de l’équipe de suisse à plusieurs reprises. Il met dorénavant son expérience au service des clients de Velo Perfection à Aubonne où il s’occupe prioritairement des analyses posturales. Il aime le vélo pour la diversité des paysages rencontrés et aime avant tout opter pour les routes de traverse, encore relativement peu fréquentées… Retrouvez tous ses articles ici.