C’était une première pour moi et j’avoue avoir été assez flatté lorsque le magasin RandoBike à Vevey m’a proposé de tester pendant une année un vélo en titane de leur conception durant mes aventures à venir.
Je suis quelqu’un qui se fie à ses sensations, j’ai pas mal roulé mais je ne suis pas un expert des géométries des cadres, même si le sujet m’intéresse beaucoup. Il n’y aura dans cet article ni « reach », ni « stack », juste un compte rendu de mes impressions sur le vélo durant cette dernière année écoulée.
Voici comment Jonas et Jonas et Matthieu présentent leur bébé sur le site internet de Randobike :
« Un « monstre de polyvalence » c’est ce qu’on a voulu conceptualiser avec ce cadre titane Randobike, personnalisé de A à Z. »
« En voyant défiler de nombreux vélos quotidiennement, nous avons voulu tirer les avantages de chacun pour en créer un qui nous correspond : Des points d’insertion à l’infini, de l’espace pour les roues permettant d’y installer des pneus jusqu’à 50mm, une géométrie gravel+ très agile mais dont les bases permettent de le charger pour partir à l’aventure… Tout ceci fabriqué avec du titane dont les facultés durabilité-légèreté-rigidité ne sont plus à démontrer ! »
Partenariat plutôt alléchant en perspective donc !
Après un quelques contacts, je me rends au 3 Chaussée de la Guinguette à Vevey pour prendre possession de ce vélo dont j’attends beaucoup.
La machine est montée simplement :
- Cadre RandoBike Titane
- Roues DT GR1800
- Groupe Shimano GRX 600 double : 46-30 à l’avant et 11-42 à l’arrière
Le bute étant de tester un gravel haut de gamme avec le cadre, mais restant accessible par ses composants de milieu de gamme.
La mise à l’épreuve n’a pas tardé, le jour suivant je rentre d’Aubonne (VD) à Thônex (GE) pour 66 kilomètres de gravel bien sympathique qui augurent de très bonnes choses.
Je vous passe toutes les sorties que j’ai fait avec (une année bien remplie), mais voici un petit résumé de mes expériences, sur un peu moins de 3’000 kilomètres parcourus.
Je l’ai testé à la fois pour des sorties gravel quotidiennes, parfois bien engagées, sur du court comme du long, j’ai également voyagé en famille avec, lourdement chargé de sacoches et avec une charrette, mais aussi en setup plus léger en bikepacking. En lui mettant des roues de vélo de route, j’ai également parcouru la région de La Côte. Bref, je crois avoir essayé ce vélo sous toutes les coutures possibles…
Le confort en toute situation
Après avoir eu de l’acier, du carbone et de l’aluminium, il s’agit de ma première expérience en titane. J’ai été agréablement surpris par le confort que le matériau procure, notamment sur les longues journées en selle, que ce soit sur un effort soutenu ou pendant des voyages plus lents, lourdement chargé. Ajouté à un poids du cadre contenu, le titane offre un compromis très intéressant.
Des fixations pour laisser libre court à ses besoins
La multitude d’inserts peut presque faire peur au premier regard (29 en tout !), car on aurait envie de tous les utiliser. J’ai essayé de les mettre à profit au cas par cas. Dans certaines situations avec peu de matériel de voyage, les inserts des haubans (ou de la fourche) utilisés avec des armatures type « anything cage » et sacs étanches permettent de se passer d’une sacoche de selle parfois encombrante et qui peut déranger lorsqu’elle se balance pendant les phases en danseuse en montée. On a alors deux possibilités de stockages d’affaires, certes de moindre contenance, mais bien attachées et groupées au reste du cadre.
Je suis adepte des sacoches de cadres assez grandes, ce qui m’enlève la possibilité d’installer un porte-gourde sur les inserts situés en dessous du tube horizontal. Je garderais plus cette option pour installer une sacoche de cadre intégrale afin de fixer la sacoche au cadre, sans avoir besoin d’attaches externes.
Les triples inserts aux emplacements des gourdes permettent un ajustement potentiellement très appréciable pour le positionnement des portes-gourdes (si on installe une sacoche de cadre par exemple) ou même d’un « anything cage » avec sac étanche (à faible contenance cependant).
C’est donc confirmé, les possibilités sont multiples !
Une réactivité étonnante
En action, le vélo est très plaisant par sa réactivité aussi bien en gravel qu’en route, j’ai été agréablement surpris ! Je n’ai finalement pas fait de voyage en route, mais il doit être dans son élément également. J’ai eu en tout cas beaucoup de plaisir sur l’asphalte, que ce soit pendant des ascensions ou sur de longues sections plates pendant lesquelles j’ai « appuyé sur les pédales ».
Un vélo « couteau-suisse »
De mon expérience, je pense que ce vélo est, moyennant quelques connaissances en mécaniques basiques, l’un des meilleurs vélos multifonction que j’ai eu entre les mains. Il se prête à toutes les situation, je n’ai pas réussi à le mettre en défaut ! Les multiples possibilités de setup nécessite par contre qu’on prenne le temps de réfléchir à ce qui convient pour les différentes situations. Le titane confère une grande fiabilité au montage final.
Malgré le prix de ce matériau, je recommande ce vélo aussi bien aux néophytes qu’au confirmés du fait de sa durabilité et sa robustesse. Je pense que le prix du cadre, qui n’est peut-être pas pour toutes les bourses, doit être vu comme un investissement, car, sauf accident majeur, ce dernier accompagnera son utilisateur sur de très nombreux kilomètre.
Je remercie encore RandoBike pour ce joli partenariat, mon titane et moi avons vécu de belles aventures. 😊
Etienne Jacquemet
Etienne est un passionné. Il voit le vélo comme un outil sportif de découverte sans fin. Tous les chemins sont bons pour rallier son travail, partir en vacances ou se perdre dans la nature. D’un naturel bon-vivant, un bon plat ou une bonne bière sont également des excuses pour sortir sa bicyclette. La découverte récente du bikepacking et du gravel le replonge dans ses années de scoutisme, où l’aventure (souvent à vélo) était toujours au rendez-vous. C’est d’ailleurs cette dernière discipline qu’il vous propose de découvrir. Car créer de nouveaux itinéraires et jouer les défricheurs, c’est sa nouvelle marotte. Alors munissez-vous de vos pneus de 35 (minimum) et suivez ses traces, là où le vélo de route s’arrête…
Compte Instagram: @objectif2roues