Micro-aventure : le dépaysement sur le pas de sa porte

Été 2022, voilà un an que nous n’avions pas sorti notre équipement de cyclotourisme et pourtant, nos premiers émois de voyage à vélo viennent bien de cette pratique.

Deux VTT, une tente, du matériel de camping pas trop lourd mais pas trop coûteux non plus et un porte-bagage qui se fixe sur n’importe quel vélo : voilà le cocktail qui nous a ouvert les yeux sur le monde du bikepacking.

Mais depuis l’acquisition de nos vélos de route, on s’est mis à chasser les longues distances et prendre goût au luxe des auberges et hôtels pour voyager léger et longtemps.

Après une intense mais belle période de vélo liée à la Race Across France, il était donc grand temps de revenir aux sources et ressortir l’attirail lourd pour profiter d’un week-end entre potes et enfin regoûter aux joies du camping.

Avec une amie, nous planifions une petite aventure autour de chez nous, voire même très près de chez nous puisque nous resterons dans un rayon de moins de 100 km. Et oui, pas besoin de traverser la moitié de la Suisse, partir pédaler à 1h du matin ou aller jusqu’à Paris, pour quand même passer de merveilleux moments et revenir des souvenirs plein la tête.

Après avoir coordonné nos agendas, nous bloquons un week-end d’août pour partir les trois à l’aventure. Le soleil est même de la partie ! Enfin, pas trop difficile de le trouver cette année avec l’incroyable ciel bleu qui semble avoir flotté au-dessus de nous une majorité de l’été.

Départ de Delémont vers les 13h pour parcourir un peu plus de 50 km avant d’arriver à notre étape du jour où nous pourrons planter les tentes.

Mais à peine au bout de la rue, lorsque Bryan entend son dérailleur faire un bruit inhabituel, nous réalisons que le nettoyage des vélos la veille n’a pas été totalement terminé : nous avons zappé de mettre une goutte d’huile sur nos chaînes. Donc faux départ et demi-tour, nous retournons à la maison graisser ces dernières afin qu’elles tournent comme des montres suisses et surtout que nous garantissions la bonne durée de vie des éléments mécaniques si précieux au bon fonctionnement de notre moyen de transport préféré.

Une fois l’huile appliquée, c’est reparti en direction de Saint-Hippolyte en France, juste après la frontière. Pour y arriver, notre itinéraire nous fera passer par le joli col des Rangiers (plus connu pour ses courses et rallyes automobiles que ses cyclistes qui l’empruntent). Nous redescendrons ensuite sur la célèbre cité médiévale de Saint-Ursanne où coule paisiblement la rivière du Doubs que nous longerons jusqu’à notre camping.

Le col des Rangiers n’a pas un très gros dénivelé mais à force de pratiquer des aventures « light », nous avions presque oublié que tirer sa maison à l’arrière de son vélo demande bien plus d’efforts. Type d’efforts auquel nous ne sommes plus beaucoup habitués. Pas grave ! Nous ne sommes pas pressés et nous montons gentiment. De cette façon, nous profitons également plus des bonnes odeurs émanant de la nature et c’est aussi, pour les plus gourmands d’entre nous, la possibilité de repérer les baies qui poussent ici et là en cette saison. Tout le monde est donc gagnant, enfin surtout Bryan qui a développé un instinct aiguisé pour la maraude.

En toute bonne logique, quand on monte, on finit toujours par redescendre. Donc une fois arrivés à 856 mètres d’altitude, nous voilà prêts à redescendre pour rattraper la rivière en contrebas. Contrairement à nos plans de base, nous nous contenterons d’un seul col pour le weekend. Déjà forts contents de notre effort du jour et un peu assommés par la chaleur de l’après-midi, nous décidons de réajuster notre itinéraire afin d’éviter le dénivelé le reste du séjour et profiter d’une piscine le lendemain au camping municipal de Belfort. D’ailleurs la destination peut paraître peu exotique mais quand on revoit ses priorités, un rien peut vous faire voyager et vous combler d’une joie intense.

Nous suivons finalement le Doubs une bonne partie de notre voyage, entourés de magnifiques paysages, entrecoupés de routes partagées et de pistes cyclables bien aménagées.

Ça rigole, ça chante, ça se vanne mais ça avance doucement mais sûrement. L’ambiance est au beau fixe et les plaisirs culinaires sont au rendez-vous. A ce propos, méfiez-vous toujours des cyclistes affamés qui font leurs courses le ventre vide. Car c’est ainsi que le premier soir, nous avons braqué le rayon charcuterie de la supérette dans laquelle nous nous sommes arrêtés et s’en est suivi une overdose de pâté. Par expérience nous savons que nous avons toujours les yeux plus gros que le ventre après plusieurs heures passées en selle. Et pourtant, l’erreur se répète régulièrement. Heureusement Bryan, encore lui, est toujours là pour finir les plats, en dessert ou au petit déjeuner, nous évitant tout gaspillage.

Au 3e jour, après s’être délectés la veille d’une douce fin de journée à Belfort en terrasse avec bières artisanales et jeu de cartes, il est déjà l’heure d’entamer les derniers kilomètres. Depuis la Cité du Lion, nous rejoignons la Francovélosuisse qui nous offre de nouveaux paysages verdoyants et calmes. Nous sommes sur la route du retour, ressourcés et la tête remplie de beaux et bons souvenirs.

Au final, 2 jours et demi, 150 km au compteur et un dépaysement total à deux pas de chez nous.

Cette micro-aventure nous fait réaliser quelque chose d’important : c’est fou comme à force de regarder ailleurs, on en oublie que devant notre porte, se trouve déjà de quoi s’émerveiller au quotidien. Et si on revenait à l’essentiel ?

Et pour mettre des images sur les mots, visionnez notre Reel :

Fiona & Bryan

Fiona et Bryan ont décidé de se lancer pour leur premier séjour à vélo en 2019. Toute la logistique avait (presque) été réfléchie jusqu’aux moindres détails mais c’était sans compter l’arrivée d’une insolation et de gros orages. Sans trousse médicale et sans vêtements de pluie, ils ont écourté leur séjour au bout de deux jours et sont rentrés avec la paradoxale envie de recommencer.

Depuis l’été 2020 toutes leurs vacances se sont faites à vélo, à sillonner les différents itinéraires nationaux. Toujours plus assoiffés par les km, le dénivelé et les paysages, ils décident d’acquérir chacun un vélo de route en 2021. C’est le coup de foudre et les itinéraires d’un ou plusieurs jours dans leur Jura et ailleurs s’enchaînent. Le plus grand voyage en date est un Genève – Barcelone. Leur passion pour le cyclisme grandit en même temps que leur couple et ils ne sont pas prêts de lâcher ni l’un, ni l’autre mais bien de vous en faire partager ici, sur leur compte Instagram @lebruitdugravier et sur leur site lebruitdugravier.ch.