Haute Route Alpe d’Huez : “Arrêt terminus, tout le monde descend s’il-vous-plaît”

© Facebook Courmayeur MontBlanc
© Facebook Courmayeur MontBlanc

Ca y est, la dernière station avant l’Alpe d’Huez, alias LaMontBlanc Granfondo, est derrière moi. Maintenant, il est temps de descendre, ou plutôt de grimper ces mythiques lacets qui ont été témoins des plus belles arrivées du Tour de France.

Après un début de saison très qualitatif en termes d’entraînements, avec un travail en salle de musculation et peu de véritables sorties longues, ce n’est qu’au mois de mai que j’introduis finalement du volume dans le cadre d’un stage de trois jours à en Ligurie. Mes participations à La Bisou en avril et au Mediofondo des Vosges en mai me rassurent quant à ma forme et à ma méthode d’entraînement.

Je ne vais pas vous cacher que d’avoir été forcée à abandonner sur la Chasing Cancellara Villars alors qu’elle correspondait parfaitement à mon profil m’a fait douter de moi et que c’est avec appréhension que j’ai pris le départ de LaMontBlanc Granfondo dimanche dernier. Une appréhension qui s’est finalement rapidement estompée au fil des kilomètres et qui s’est muée en confiance lorsque je dépassais d’autres concurrentes féminines. Une confiance qui m’a permis d’oser appuyer sur les plats et prendre des relais à un rythme auquel je ne suis pas habituée mais qui m’a finalement plu. « Questa ragazza è forte » ou « molto bene » sont des phrases d’encouragement qui m’ont vraiment fait plaisir lorsque je dépassais un groupe sur les montées et c’est l’espoir de faire une bonne place au classement féminin qui m’a portée au sommet du Colle San Carlo alors que ses forts pourcentages le rendaient interminable.

Je pense que ma tête dit tout ce que je pense sur ce Colle San Carlo

A l’arrivée, c’est un saut d’eau froide qui me tombe sur la tête lorsque je découvre que la première fille au scratch m’a mis quarante-cinq minutes malgré mes efforts et que je ne suis que 10ème sur les 30 participantes !

Après que la déception soit passée, je relativise et me sens finalement assez fière de l’effort que j’ai fourni et de mon chrono, qui est bien meilleur que ce que je pensais faire sur un tel parcours. En fin de compte, je n’ai de loin pas encore l’expérience qu’ont ces autres filles qui, d’après mes recherches, courent depuis des années au sein d’équipes très structurées et détiennent déjà des palmarès longs comme un bras ! Avoir battu un record personnel, m’être fait énormément plaisir sur le parcours, avoir découvert la région magnifique qu’est la Vallée d’Aoste et avoir partagé cela avec mon copain est en définitive ce qui importe réellement et la raison pour laquelle je fais ces courses.

Partager ces moments à deux – What else ?

Dès demain, les entraînements reprendront en vu de ma prochaine aventure qui sera la Haute Route Alpe d’Huez et qui se déroulera du 12 au 14 juillet. Avec la fin des examens qui approche et le beau temps qui est enfin là, je vais pouvoir enchaîner et découvrir quelques cols du beau Valais afin de me préparer au mieux à ce challenge qui dans sa version originale offre 208 km et 7’735 mètres de dénivelé en trois jours. La grande nouveauté de cette année est le format compact qui permet de vivre l’aventure Haute Route tout en roulant moins de kilomètres et en avalant moins de dénivelé – idéal pour une première participation à un événement de la série, pour se donner confiance ou tout simplement pour permettre à ceux qui n’ont pas le temps de s’entraîner de manière optimale de se faire plaisir sur un parcours plus accessible.

© Alpedhuez.com

Sur lequel vais-je m’aligner ? Sincèrement je ne sais pas encore. Mon coeur me dit de faire le format original car je souhaite pouvoir relever le défi et que peu importe ma performance, je pourrais être fière de l’avoir terminé. D’un autre côté, je sais que j’oserais donner plus sur le format compact, car je serais moins dans l’optique de gérer mon effort sur la longue durée et qu’en termes de chrono et de résultats je pourrais viser plus haut. Il me reste encore quelques semaines pour décider mais quel que soit mon choix, vous pouvez être sûr que je partagerais mon expérience avec vous 😉

– Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo

Nous l’avions découverte l’année dernière et suivi ses débuts dans le monde du cyclosport. Après quelques mésaventures et une période à creux, Kelly, une jeune cycliste romande nous revient avec encore plus d’enthousiasme, de passion et de belles ambitions pour 2019. Agée de 22 ans, elle partagera avec vous ses expériences sur et hors du vélo ainsi que des récits de cyclosportives et autres aventures auxquelles elle espère participer. Voir tous ses articles