La nostalgie des cinq derniers kilomètres de la Haute Route Alpe d’Huez

L’étape 2 du format compact de cette édition de la Haute Route Alpe d’Huez consistait en 50 kilomètres de course avec 2100 mD+. Je vous avoue que mon idée initiale était de courir sur le format compact le premier jour puis de faire la deuxième étape du format original le deuxième jour. Néanmoins, ayant remporté la première étape la veille, je me devais d’essayer de défendre le maillot de leader avec lequel je prendrais le départ à 8h30 à Bourg-d’Oisans le samedi matin.

Sur un format aussi court mais principalement composé de montées, dont le fameux et magnifique Col de la Sarenne, je sais que c’est un parcours qui devrait me convenir, je pars donc dès le départ à un bon rythme. Tant les coureurs du compact que de l’original, grimpent les premiers et plus costauds lacets de l’Alpe d’Huez avant de bifurquer vers La Garde. C’est après la traversée de la Romanche que nos chemins se séparent, tandis que nous entamons directement la montée du Col de la Sarenne, les coureurs de l’original se rendent sur les 2 Alpes.

Des paysages enchanteurs, ce Col de la Sarenne

Avec ses 13 km et 7.5% de moyenne répartis de manière assez irrégulière, c’est un col qui, malgré sa difficulté, se fait très agréable à monter de par sa beauté. L’arrivée au sommet semble « désertique » avec peu de végétation et beaucoup de roches. Depuis le sommet, où un ravitaillement attend les coureurs, une descente nous mène au pied des quatre derniers virages de l’Alpe d’Huez qui constitueront la dernière difficulté du jour. 

Avec une deuxième place au classement de l’étape journalière, je conserve le maillot de leader au général qui me sera remis au briefing du soir. L’après-midi se fera comme la veille, un massage offert par l’organisation de la Haute Route, le visionnage de l’étape du Tour de France et une petite ballade en famille dans le village.

Reprendre des forces pour la dernière étape du lendemain

L’étape 3 sera la même pour tous les coureurs : une montée en CLM sur les 21 virages de l’Alpe d’Huez. Bien que j’aie 10’ d’avance au classement général, c’est avec nervosité que je prends le départ : j’ai la volonté de remporter cette Haute Route Compact et l’idée d’un souci mécanique me fait bien paniquer. Finalement, tout se passera sans accroche, ayant ma « rivale », avec qui j’ai par ailleurs bien discuté avant et après l’étape, toujours en vue, je sais que chaque kilomètre qui passe me rapproche non seulement de l’arrivée mais aussi de la victoire.

Etonnamment, bien que la fatigue commence à se faire sentir après trois jours de course, je suis envahie d’un sentiment de tristesse lorsque j’aperçois le panneau indiquant les 5 derniers kilomètres. Je sais que mon expérience de la Haute Route touche à sa fin. Une expérience dont je rêvais depuis que j’ai sérieusement commencé le vélo et qui s’est révélée magnifique.

On s’essaie à un sourire pendant le CLM

La Haute Route c’est des centaines de membres du staff avec qui vous vous familiarisez au fil des jours. C’est des rencontres et des moments de partage avec les autres coureurs. C’est des journées pendant lesquelles vous avez l’impression de vivre la vie d’un coureur du WorldTour. Et parce qu’elle souhaite rendre cette expérience accessible à tous, l’organisation met désormais en place également un format compact sur ses événements de trois jours. Ce n’est pas un format pour faibles ou pour enfants, comme l’avancent certains, mais un format qui reste difficile et intense, bien que nécessitant moins d’entraînement. Pour moi, ce fut la parfaite introduction à un événement Haute Route et à une course par étapes. Le niveau n’était certes pas celui du format original, mais je ne serais pas étonnée de voir celui-ci se corser dans le futur avec la participation de coureurs et coureuses préférant une course plus explosive et intense !

Fêter cette victoire comme il se doit

Dans tous les cas, j’ai été conquise par le professionnalisme de l’organisation, la beauté des paysages et par ce que cela m’a apporté, tant humainement, grâce à l’échange avec d’autres coureurs et un bel week-end en famille, que sportivement, avec un gain de confiance en moi, de l’expérience dans la gestion d’un effort sur plusieurs jours et une première place au classement général… c’est décidé, je signe pour la Haute Route Mont Ventoux en octobre prochain ! Et vous ?

Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo

Nous l’avions découverte l’année dernière et suivi ses débuts dans le monde du cyclosport. Après quelques mésaventures et une période à creux, Kelly, une jeune cycliste romande nous revient avec encore plus d’enthousiasme, de passion et de belles ambitions pour 2019. Agée de 22 ans, elle partagera avec vous ses expériences sur et hors du vélo ainsi que des récits de cyclosportives et autres aventures auxquelles elle espère participer. Voir tous ses articles