Découvrez les Canaries, la destination idéale pour des vacances à vélo au coeur de l’hiver. Nathalie partage ses plus beaux tours et ses astuces: comment s’y rendre, où louer des vélos, où se loger. En route pour le Pico de las Nieves et la Valley of the Tears!
Qui n’a pas rêvé d’une sortie en « short bibs » au milieu de nos hivers froids et gris ?
Eh bien figurez-vous que c’est possible et même que ce n’est pas si compliqué ! Cela fait maintenant plusieurs hivers que nous profitons d’une petite cure de vitamines D aux Canaries et nous allons vous donner quelques tuyaux pour que vous aussi ayez déjà de belles marques de bronzage avant la fin de l’hiver !
Nous allons nous focaliser sur l’archipel des Canaries, au large de l’Afrique. Plus particulièrement Gran Canaria, mais aussi Lanzarote (peut-être parlerons-nous aussi des autres dans un prochain article). Ce sont deux destinations qui sauront ravir les amateurs de paysages stupéfiants, mais elles ne s’adressent pas forcément aux mêmes cyclistes.
Lanzarote
Superbe île volcanique, l’une des plus anciennes de l’archipel, et donc aussi l’une des plus plates. De magnifiques routes, surtout longues, droites et peu raides. Cette destination s’adresse d’avantage aux cyclistes qui affectionnent moins le dénivelé (ou aux triathlètes), il est possible d’y faire de longues sorties avec peu de dénivelé (<1000m). Mais attention, Lanzarote est également régulièrement balayée par le vent – moi qui n’aime pas le vent, je m’en souviens bien.
Gran Canaria
Parfois comparée à un continent miniature pour la richesse et la variété de ses paysages, mais aussi de ses climats. C’est en quelques sortes une grande réserve naturelle, 42% de la superficie et du littoral marin de l’Île ont été protégé par l’UNESCO.
Son sommet, le Pico de las Nieves culmine à 1950m au-dessus du niveau de la mer – une belle grimpette quand on part de 0m ! Là aussi, de magnifiques routes, qui traversent une multitude de paysages différents au relief volcanique, la partie supérieure de l’île est très boisée, la partie plus au sud bénéficie de belles plages, mais aussi de décors à l’allure de Grand Canyon. Gran Canaria est l’îles sur laquelle il y a le moins de vent. Son relief s’adressera davantage aux grimpeurs aguerris, il faut compter en moyenne 80-100km par sortie pour 1500-2000m de dénivelé positif au minimum – hormis si on se contente de longer la côte, ce qui serait passer à côté de la beauté de l’île.
C’est pour Gran Canaria que notre cœur a balancé, nous allons donc vous en dire un peu plus sur ce lieu magnifique où l’on découvre un nouveau paysage à chaque virage.
Ce qu’il ne faut pas louper (liste non-exhaustive, il y en a tant !) :
- Pico de las Nieves plusieurs itinéraires possibles – notamment la montée de la Goleta, depuis Ayacata, avec pour clou du spectacle une vue sur le Roque Nueblo (point toujours très fréquenté, surtout le week-end).
- Le Port de Mogàn et sa montée incroyable (surnommée Tauropass ou encore Serenity Climb)
- Route GC-605 entre le Tauropass et Ayacata – par le Presa de las Niñas
- La montée de Soria et sa petite portion bonus qui nous permet de rejoindre le Tauropass
- La montée depuis Maspalomas, par le Degollada de las Yeguas, sa fabuleuse route qui descend dans le fond de vallée, pour remonter par le joli village de Fataga, avant de vous emmener par une magnifique route en lacets jusqu’à San Bartolomé de Tirajana.
- La vallée de Ayagaures et son barrage le Presa de la Angostura
- La petite vallée préservée de Guayadeque, qui est en fait un profond ravin qui divise l’île et est classé comme monument naturel, vous y verrez de nombreuses maisons troglodytes. C’est un dead end, mais il y a la possibilité de continuer vers le sommet de l’île si on a choisi l’option gravel.
- La superbe montée, douce et roulante, depuis El Doctoral jusqu’à Santa Lucia de Tirajana (par la GC-65) en passant par le Mirador El Guriete, ou l’option de prolonger par la très colorée ville d’Agüimes (par la GC-551) via une route vallonée qui vous fera traverser des paysages flamboyants avec une vue imprenable sur le Roque Aguayro
- L’itinéraire entre Mogàn et La Aldea de San Nicolas qui vous fait traverser Los Azulejos (superbe monument naturel) jusqu’à la Degollada de la Aldea, où vous plongerez via une magnifique route sur La Aldea de San Nicolas (dans l’autre sens, c’est aussi une superbe montée aux pourcentages exigeants).
- La route de la côte entre Maspalomas et Taurito (le dernier bout de route jusqu’au port de Mogàn est coupé par un éboulement depuis plusieurs années).
- La Valley of the Tears – attention à avoir les jambes fraîches, ça pique ! Depuis la Aldea de San Nicola, emprunter la GC-210 qui vous emmènera dans la magique vallée où vous aurez l’impression d’être hors du temps ! Dans le centre de l’ancien volcan de l’île, vous trouverez au fond d’une vallée encaissé une succession de barrages, dont le barrage d’El Parralillo, qui est fascinant !
2 variantes possibles (dans les deux cas, le revêtement n’est pas très bon et c’est raide, je recommande de les faire à la montée plutôt qu’à la descente):- À la hauteur du Presa del Parralillo se trouve un croisement de route qui vous permet de bifurquer à droite direction El Carrizal (par la GC-606), c’est là que se trouve le réel tronçon très difficile de la Valley of the Tears (>25%)
- Si vous continuez sur la GC-210 le long du lac, vous traverserez l’authentique village de Acusa Verde et rejoindrez les le sommet de l’île. Cette ascension comporte aussi des portions à près de 20% sur une route étroite et pas toujours en très bon état.
- La côte ouest depuis La Aldea de San Nicola – l’ancienne route (GC-200), qui est coupée et ne permet de faire qu’un aller-retour, mais les vertigineuses falaises se jetant dans l’océan sont un spectacle qui en vaut la peine !
- Le sommet de l’île regorge de petites routes magnifiques, notamment entre Tejeda, Artenara, Cruz de Tejeda, Vega de San Mateo, …
Beaucoup d’autres coins valent une petite visite sur cette île magique dont je suis tombée amoureuse il y a quelques années maintenant !
Accès en avion
En à peine 4h d’avion, vous avez gagné 20C ! Il y a des vols au départ de Zürich (Edelweiss) ou Genève/Bâle (EasyJet). On apprécie les vols avec Edelweiss, car le bagage vélo est gratuit (jusqu’à 23kg), alors que chez EasyJet on paiera son billet moins cher, mais 60CHF par vélo/trajet.
Location de vélos
Pour ceux qui ne veulent pas emmener leur fidèle destrier, il est très facile de louer des vélos sur place. L’une des enseignes les plus connues est Free-Motion (Maspalomas notamment), où il est possible de louer des vélos performants et bien équipés pour une trentaine d’euros par jour (selon le modèle choisi)
Où loger
Nous vous recommandons de loger au sud de l’île (entre Maspalomas et Mogàn), c’est là où vous trouverez le plus de logements, de plages, de restaurants,… c’est le coin touristique. Non seulement pour les infrastructures, mais aussi pour son climat, au sud les températures sont sensiblement plus élevées, et surtout il y fait moins humide (il y a bien plus de risques de pluie en altitude, mais surtout au nord de l’île).
Il y a de très nombreux hôtels, pour tous les goûts et tous les budgets, mais aussi de sympathiques Airbnb ! Nous louons chaque année une jolie villa avec des amis, cela nous permet d’être libres et au calme, mais surtout de nous organiser sans contraintes.
Planification de vos itinéraires
Pour planifier vos tours, et explorer un maximum, je vous recommande d’utiliser une application et pas d’y aller au feeling. Personnellement, j’utilise l’application MapOut – 5CHF et ensuite les cartes sont téléchargeables et utilisables en mode offline – ce qui est très pratique quand on est à l’étranger. Il est possible de tracer ses itinéraires sur son application et de les exporter vers son Garmin (ou autre). Bien entendu, on peut toujours s’aider de Strava et de Komoot, qui sont de bons indicateurs pour savoir « si ça passe, ou pas »– je me fais malgré toujours régulièrement avoir en pensant aller sur une route secondaire et je me retrouve sur un gros chemin 4×4 avec mon vélo de route…
Un bon point de départ pour planifier vos aventures aux Canaries: la sortie favorite de Nathalie:
Qualité des routes et tranquillité
Même si le réseau routier est globalement bon (même très bon), il y a des portions de routes qui sont très abimées – vous apprécierez le confort de pneus de 28 (je me le dis chaque année, mais l’année prochaine, j’y penserai avant d’y être !)
A noter aussi que l’essentiel du trafic automobile se concentre sur la côte, de nombreux itinéraires sont très calmes et vous rencontrerez peu de véhicules.
Respect et accueil
Vous vous sentirez bien accueillis partout, même à l’intérieur de l’île, ou dans les régions moins touristiques. Et vous apprécierez par-dessus tout le respect des automobilistes à l’égard des cyclistes, bien souvent, on a même droit à des encouragements au passage. Je recommande en revanche d’éviter certains tronçons très roulants et appréciés par les motards le dimanche – notamment la montée à San Bartolomé de Tirajana par Fataga – vous aurez l’impression d’être sur le col de la Furka un samedi de juillet 😉 le dimanche, prenez plutôt le temps d’aller explorer la magnifique Valley of the Tears !
Ravitos
Même s’il n’y a pas de fontaines à chaque coin de rue comme nous avons la chance d’en avoir en Suisse, il est aisé de trouver des endroits sympas pour se ravitailler, petits cafés, shops ou autre. Il y a même bien souvent, aux passages les plus prisés par les cyclises, des « food truck » locaux, qui vous permettrons de faire un refill en eau, d’acheter un petit snack – et souvent même de déguster quelques spécialités locales, pour les plus gourmands.
Route, Gravel ou VTT ?
Nous n’avons exploré l’île qu’en vélo de route pour l’instant, et il y a une multitude de magnifiques itinéraires ! Nous avons cependant souvent guetté l’une ou l’autre belle piste gravel ou single trail – il y a de quoi ravir chaque cycliste ! Nul doute qu’un jour nous emmènerons nos gravel pour aller explorer des coins plus isolés de l’île.
La météo
La température annuelle moyenne est de 24C – c’est le printemps éternel ! Mais qui dit printemps dit aussi risque de pluie, en particulier au sommet ou au nord de l’île – même si en réalité les précipitations sont faibles. J’ai appris à planifier mes tours en fonction des prévisions, il est dommage de monter au Pico de las Nieves si la météo est mitigée – vous passerez à côté de la vue et risquez une bonne douche froide (je vous garantis que la descendre de 1950m à 0m sous une fine pluie peut vous refroidir, même là-bas) ! La météo sur les îles n’est jamais facile à prévoir et j’ai enfin trouvé un site plus ou moins fiable www.aemet.es .
Une chose est certaine, Gran Canaria ne vous décevra pas et vous rentrerez avec plein de beaux souvenirs et de kilomètres ensoleillés à vélos dans les valises !
Nathalie Monnier
Nathalie est une valaisanne hyperactive et passionnée. Autant dans son travail (comme Directrice Commerciale à Veepee.ch ), que dans son activité favorite, qu’est le vélo – elle aime le challenge et vivre à 200%, mais toujours avec le plaisir (même si parfois plaisir rime avec souffrir). Elle partage cet amour avec son mari et meilleur partenaire, Fabien, avec qui elle explore monts et vallées sur la route, en gravel, ou en mode bikepacking. Elle aime explorer chaque route, chaque chemin et surtout éviter les zones trop fréquentées par le trafic motorisé.
Il lui tient à coeur de transmettre et de partager sa passion. Elle a d’ailleurs eu la chance, il y a 2 ans, d’intégrer l’équipe Passione Sportiva qui a pour but de promouvoir le cyclisme féminin et en parallèle elle donne un peu de son temps, quand elle le peut, pour soutenir la FCVS (Fédération Cycliste Valaisanne) dans son activité de communication. Suivez ses magnifiques aventures sur Instagram.