Première étape du format compact à la HR Alpe d’Huez : Un rêve qui se réalise

J-1 : Arrivée à l’Alpe d’Huez le jeudi après-midi aux alentours de 15h. Le voyage était relativement court, le village se trouvant à 3h30 de route depuis la Riviera, ce qui rend l’épreuve extrêmement accessible en voiture depuis nos régions. Une fois sur place, je dépose mes affaires à l’appartement que nous avons loué avec mes parents pour le week-end. Une décoration typiquement montagnarde qui nous plonge dans l’ambiance même d’une station de haute altitude.

Belle vue depuis l’appartement 🙂

Une fois nos affaires rangées, nous nous rendons sur le village de la Haute Route, à moins de 10 min à pied de notre logement, dans lequel un écran géant diffuse l’étape du Tour de France. La remise du dossard est très bien organisée, tout se faisant étape par étape. Avec 33 nationalités différentes au départ, on s’exprime volontiers en anglais envers nous, néanmoins le français est maîtrisé par l’intégrité du staff.


A 19h00 a lieu le briefing quotidien, pendant lequel Fergus Grant, speaker bien connu de la Haute Route et Jeff, directeur de course, nous présentent, en français et en anglais, l’étape du lendemain, ses cols, ses dangers, les prévisions météo et les nouvelles pancartes que les coureurs trouveront désormais sur toutes les épreuves : les points d’eau potable et les toilettes publiques (ce qui est très pratique notamment pour les féminines).

Le briefing sera suivi d’une pasta party, à laquelle je ne participe pas, préférant le repas qu’aura préparé maman, également des pâtes, carbo-loading impose, mais la cuisine maternelle reste difficile à remplacer 😉

Etape 1 : Rendez-vous au village de l’épreuve à l’Alpe d’Huez à 7h du matin pour cette première étape. Réveil bien matinal à 4h45 afin de prendre le temps de prendre un bon petit-déjeuner. Avec 8°C au départ, les manchettes, les genouillères et le gilet trouvent largement leur place. Je sors de chez moi à 6h30 afin de m’échauffer avant le départ. Les premiers coups de pédale ne sont pas forcément agréables, je sens une certaine lourdeur dans les jambes et ne regrette pas d’avoir choisi le format compact pour cette journée.

Les 19 premiers kilomètres de courses s’effectuent en convoi sécurisé. S’agissant d’une longue descente, il s’agit d’un choix judicieux de la part de l’organisation, évitant ainsi des prises de risque inutiles. En bas, quelques centaines de mètres au plat au bord du Barrage du Verney nous mènent au début de l’ascension du Col de la Croix de Fer : 24,3 km de montée à 5.2% de moyenne et des passages à 10%.

Je prends mon rythme, je souhaite gérer l’effort, j’ai beau ne pas faire l’épreuve originale, j’ai quand même 92 kilomètres et 2800 mD+ à encaisser plus encore deux jours de course. Arrivée au sommet du Col, qui est éblouissant par sa beauté et qui récompense largement l’effort fourni pour y parvenir, je ne m’arrête pas au ravitaillement et fais demi-tour. Je me rends alors compte que je suis la première à entamer cette descente et que je suis donc en tête du format compact !

L’idée d’être la première à franchir la ligne d’arrivée de cette première étape de la Haute Route Alpe d’Huez fait monter en moi l’adrénaline et me fait rêver. Malgré la fatigue qui commence à s’installer, je garde un bon rythme, ne souhaitant absolument pas me faire reprendre. C’est au début de la montée vers l’Alpe d’Huez via Villard-Reculas, 18,1 kilomètres à 5,5% de moyenne, qu’un motard chargé de la sécurité sur l’étape me rejoint. Un peu plus tard arrive la voiture du directeur de course puis des média de la Haute Route.

Autant vous dire que j’avais vraiment le sentiment d’être une professionnelle sur un Tour de France avec une telle logistique ! Les dix derniers kilomètres seront vraiment difficiles, les jambes peinent à garder le rythme, mais je l’impose, je veux absolument être la première à franchir cette ligne d’arrivée ! Finalement je suis accueillie par Fergus, personne ne m’a reprise, je remporte la première étape du format compact ! Difficile d’expliquer à quel point je suis heureuse !

Un résultat qui me permettra de porter ce maillot demain 😀

Avant de rentrer chez moi, je réserve mon massage de 15 minutes, offert à tous les participants. Un shake de protéines WinForce, une douche puis retour au village pour ce fameux massage qui encore une fois renforce ce sentiment de vie de cycliste professionnel que la Haute Route promet à ses participants !

Massage comme les pros 😉

L’après-midi sera dédié à la récupération, à l’écriture de cet article ainsi qu’à regarder l’étape du Tour du France en attendant 18h30 pour le briefing du jour au village de l’épreuve : une vie de pro quoi 😉

Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo

Nous l’avions découverte l’année dernière et suivi ses débuts dans le monde du cyclosport. Après quelques mésaventures et une période à creux, Kelly, une jeune cycliste romande nous revient avec encore plus d’enthousiasme, de passion et de belles ambitions pour 2019. Agée de 22 ans, elle partagera avec vous ses expériences sur et hors du vélo ainsi que des récits de cyclosportives et autres aventures auxquelles elle espère participer. Voir tous ses articles