Quand je serais grand, je serais coursier chez Vélocité !

On les voit de plus en plus, des gros sacs à dos, la casquette, la moustache, les shorts à la place du cuissard en lycra, d’abord adeptes du fixie, beaucoup se sont finalement rendus au double plateau. Ils se donnent un style, un mode de vie mais pour beaucoup c’est aussi leur gagne-pain : on vous parle bien des coursiers à vélo ! Les Uber écologiques !

© Dani Marchetta

Hallo Velo, Krick, Factotum ou encore Vélocité : des grands noms de fournisseurs de services de livraison à vélo en Suisse Romande. Passant tous les jours devant le bureau de Vélocité Riviera, il nous est de plus en plus paru évident qu’il fallait qu’on s’y intéresse et qu’on vous en parle.

Tout d’abord, un côté un peu historique. Si c’est surtout ces dernières années qu’on a l’impression qu’ils sont de plus en plus actifs, cela fera 21 ans en juin 2020 que les coursiers de Vélocité sillonnent les rues de Suisse sous l’initiative de Blaize, un étudiant en lettres à l’Université de Lausanne, qui, s’ennuyant sur les bancs de l’école, voyait ce que beaucoup de politiciens peinent encore à voir aujourd’hui : l’intérêt d’une économie responsable au service des citoyens.

Aujourd’hui, c’est plus de 200 coursiers et coursières qui ont porté le maillot de Vélocité. Tous ne sont plus actifs, mais une fois qu’un numéro de casquette leur est attribué, il le reste à jamais. Avec des bureaux à Lausanne, Yverdon, Neuchâtel, Riviera et Valais, l’entreprise se veut comme la plus rapide de Suisse, n’hésitant pas à emprunter le réseau Mobility afin d’assurer une livraison à temps dans tout le pays. Au niveau local et régional, les pédaleurs offrent parfois un peu de repos à leurs mollets en ayant recours à des vélos-cargo électriques lorsque la charge est conséquente.

© Facebook Vélocité

Mais concrètement, à quoi ressemble une journée dans la peau d’un coursier à vélo ? Pour répondre à cette question, on a arrêté Jean-Pat Perrin, alias #196, au passage, pour lui poser quelques questions.

Comme Blaize et beaucoup de tes collègues, c’est l’ennui de la routine métro-boulot-dodo qui t’a fait lâcher ton ancien métier pour gagner ton pain en faisant du vélo. Est-ce qu’aujourd’hui tu te sens épanoui ? Qu’est-ce qui te plait autant dans cette nouvelle vie ?

Oui, après 12 ans comme chef d’entreprise dans le bâtiment en France, il y a eu une grosse lassitude et l’opportunité de venir vivre à Vevey a été le premier élément déclencheur. Ensuite, faire un shift de temps en temps, pour finir à temps plein chez Vélocité m’a vraiment convaincu. On est dans une des plus belles régions du monde pour rouler et la Riviera est beaucoup plus propice au vélo qu’à n’importe quel véhicule motorisé.

A l’heure actuelle, je me sens vraiment acteur d’un changement dans la manière de faire des gens au quotidien, autant d’un point de vue privé que professionnel, c’est assez gratifiant. On communique beaucoup avec tous nos interlocuteurs, tous les jours et leur vision change au fur et à mesure. C’est top !

Il est 7h00 du matin, en janvier, il neige et t’as un shift qui durera toute la journée. Sérieusement, t’es motivé à sortir du lit toi ?

A fond ! Quand on part à la guerre, dans des journées comme ça, on est dans l’accomplissement d’une mission, alors oui, c’est plus compliqué que quand il fait beau et qu’on se promène au bord du lac, mais le job en est d’autant plus cool ! Quel bonheur d’arriver à destination et d’apporter un colis parfaitement sec avec le sourire. Puis, comme je le dis souvent, “on est mouillé qu’une fois”. On se sent un peu héros du quotidien dans ces cas-là.

© Facebook Vélocité : neige ou pas, on y va !

Tu passes ta journée au milieu de la circulation routière. Que penses-tu du comportement de certains automobilistes à l’égard des cyclistes ?

La cohabitation n’est pas toujours facile. On n’est pas les plus disciplinés sur la route mais on s’efforce de ne pas mettre ou de se mettre en danger. On a la chance d’avoir une vision large et des reflex affutés, c’est pas le cas du cycliste lambda donc on essaie d’éduquer un peu les gens qui sont au volant de leur voiture.

Quelles sont, à ton avis, les qualités essentielles d’un bon coursier à vélo ?

Il doit être prêt à rouler par tous les temps, avoir un sens de l’organisation et être pragmatique. Le but n’est pas de faire un maximum de kilomètres à vélo, il faut savoir par où passer pour s’économiser un maximum car les journées sont souvent longues et on ne peut pas “mettre la flèche” quand on en a marre, je pense qu’il faut être un peu dur au mal.

© Facebook Jean Pat : Etre dur au mal tout en gardant la pêche !

Raconte-nous une anecdote qui te soit arrivée depuis que t’es chez Vélocité.

J’en ai une par jour, des drôles et des moins drôles. Mais entre les livraisons de fleurs de  la St-Valentin à de jolies femmes qui attendaient visiblement quelqu’un d’autre et les quatre aller-retour à répétition à l’hôpital de Nant en 2 heures, les souvenirs se bousculent dans ma tête.

Tu effectues environ 80 km par jour, chargé à bloc, dans des conditions météorologiques pas souvent idéales. Tu penses que c’est un métier qu’on peut effectuer à 100% sur la longue durée ?

On peut le faire un temps mais c’est compliqué de le faire à bloc très longtemps. Néanmoins, le métier évolue et on peut passer de l’autre coté, avec le téléphone , la disponibilité et les courses à planifier et ça, ça peut se faire pendant des années.

Article de Kelly Grilo

logo signature cycliste

CYCLISTE.CH

Réunir les pratiquants romands du cyclisme autour d’une seule et même passion, vous apporter les dernières nouvelles du cyclosport, essayer du matériel avant de vous le suggérer, vous interroger sur votre pratique, vous proposer des idées d’itinéraires, mettre en jeu des dossards pour des courses, telles sont les prétentions et objectifs de Cycliste.ch, une plateforme gérée par des passionnés pour des passionnés et on l’espère, une communauté à en devenir.