Gravelpacking Schweiz

Photos : © Roland Tännler

Vous avez déjà eu envie de faire du bikepacking hors des sentiers battus, mais vous ne savez pas par où commencer?

Avec les jours qui raccourcissent et les week-ends douillets sur le canapé qui s’annoncent, pourquoi ne pas planifier les (gr)aventures de l’année prochaine ou découvrir spontanément l’une des étapes lors d’un beau jour d’automne !

La Suisse offre un formidable terrain de jeu loin du trafic bruyant. Et pourtant, sa particularité est justement la bonne infrastructure qui vous permet d’accéder, même aux lieux les plus reculés, par les transports publics et, selon vos goûts (et votre budget), de passer la nuit après une des étapes confortablement dans un hôtel ou une pension.

Le livre “Gravelpacking Schweiz – in 20 Etappen durch’s Land” s’inspire de la tendance à voyager “en flux” et en conscience, et à visiter des lieux parfois si proches, mais inaccessibles en voiture et souvent trop éloignés à pied. C’est une bonne inspiration pour tous ceux qui veulent vivre de nouvelles expériences et se rendre dans des endroits qu’ils n’ont jamais visités auparavant sans devoir passer des semaines à planifier eux-mêmes (une collection komoot est disponible).

Les 20 étapes peuvent être combinées et offrent ainsi tout ce qu’il faut, de la mini-aventure d’un jour à une semaine de gravelpacking très variée. Je dirais que les étapes sont adaptées aux débutants, bien que, comme mentionné dans le livre, il soit conseillé d’avoir une bonne condition physique de base, car seulement 4 étapes comptent moins de 1500 m de dénivelé (bien que les auteurs parlent des parcours « d’environ » 1500 m de dénivelé).

De manière générale, le livre est très clair et convivial et ne se perd pas trop dans les détails. On reçoit des recommandations et quelques aperçus sur la région et l’étape concernées, mais et on n’est pas submergé par des pages de romans et il reste suffisamment d’espace pour faire ses propres découvertes. Chaque étape commence avec une brève vue d’ensemble, suivi de photos et d’un “récit de voyage” d’une page (itinéraire, particularités, recommandations de boulangeries/restaurants et possibilités d’hébergement à la fin de chaque étape, et, en bas de chaque page, le code QR komoot correspondant à l’étape).

Les photos correspondantes sont correctes, mais comme je prends beaucoup de photos moi-même lors de mes sorties et que je connais assez bien les régions, j’aurais probablement choisi d’autres photos, parfois plus parlantes, pour le livre (d’ailleurs, on les trouve ensuite dans le tour correspondant sur komoot – il vaut donc la peine de s’y plonger lorsque le livre a éveillé un premier intérêt pour une étape !)

J’aimerais vous présenter quelques-uns de mes highlights personnels tirés du livre, que j’ai soit déjà parcourus moi-même soit ajoutés à ma liste de sorties à faire.

Le livre commence à Lausanne, ma ville d’adoption, et se déplace de là à Soleure en passant par Vallorbe et Le Locle – une belle excursion de la vie trépidante à la rudesse du Jura. Les parcours 1 à 3 donnent un bon aperçu de la région et vous inspirent peut-être de l’explorer plus en détail. Personnellement, je n’aurais pas bifurqué si tôt vers le Val de Travers, mais j’aurais fait un détour par le Chasseron, qui offre une vue unique sur le lac de Neuchâtel, et ensuite par le magnifique Creux du Van (où, avec un peu de chance, vous pourrez observer des bouquetins).

De Soleure, on passe par Thoune pour arriver à Sarnen – une région magnifique avec un décor de montagnes à couper le souffle ! Les highlights s’enchaînent également en allant de Sarnen à Einsiedeln, notamment par le Ächerlipass (bien raide !) avec sa vue imprenable sur le Stanserhorn. Le lac des Quatre-Cantons est incontestablement beau, et le trajet en ferry un bon moyen d’éviter la circulation dangereuse le long du lac.

Si vous continuez ensuite d’Einsiedeln en direction d’Appenzell, vous aurez non seulement une vue magnifique sur le lac de Zurich, mais vous profiterez aussi de pouvoir descendre l’Etzel qui est assez raide (et que j’ai eu l’occasion de gravir récemment de l’autre côté lors de la SUCH, sous la grêle).

Pour la suite, je ne peux qu’être d’accord avec les auteurs – Appenzell avec ses collines verdoyantes ainsi que le massif de l’Alpstein et le Säntis sont toujours aussi impressionnants. Pour ceux qui souhaitent tester leurs jambes encore plus avant de continuer vers Murg, et qui veulent avoir une vue gigantesque sur la région, je recommande vivement de monter le Kamor. Ce n’est pas pour rien qu’il a déjà été deux fois un checkpoint chez Dead Ends & Cake 😉 En revanche, le Walensee, mon lac préféré, invite à la détente à la fin de l’étape 8.

Pendant l’étape 9 qui suit, à la hauteur de Vättis on passe relativement proche d’un endroit absolument magnifique, le Calfeisental avec son barrage. Si vous avez encore le temps et l’envie de faire quelques mètres de dénivelé supplémentaires, vous devriez absolument aller jusqu’au bout de la vallée, à St-Martin. Le Kunkelspass qui suit (très raide et prévu sur l’étape) est d’ailleurs nettement plus recommandable dans ce sens 😉

Je ne connais pas encore l’étape 10 de Coire à Davos, mais elle est déjà ajoutée à ma liste (tout comme les étapes suivantes 11, 12 et 13). Si je connais bien les pistes de ski de fond des Grisons, je n’ai jamais encore pu découvrir cette magnifique région en gravel. Les photos sur les itinéraires komoot donnent en tout cas très envie!

L’étape 14 avec la Maloja et la montée vers Montespluga est également superbe et à ne pas manquer, de préférence en combinaison avec l’étape 15, les switchbacks emblématiques du col du Splügen ainsi que le San Bernadino (un de mes cols préférés). L’auteur décrit très bien le passage d’un paysage de montagne sauvage vers un rivage méditerranéen au bord du lac Majeur. J’ai déjà parcouru cette région en vélo de route, et j’aimerais bien la découvrir un peu plus hors des routes.

Les étapes suivantes (16 et 17), qui font un détour en Italie par le Val d’Ossola (une région magnifique !!), le Val Formazza et le Passo San Giacomo pour revenir en Valais, ont également l’air d’être une super variante. Je me souviens encore très bien d’un de nos premiers week-ends de bikepacking là-bas (en vélo de route), et de notre retour par le col du Simplon qui semblait interminable. Une fois et plus jamais…

On traverse ensuite (étapes 17 à 19) le beau Valais avec un court détour par le canton de Vaud jusqu’à Fribourg. L’étape 19, en tant que “Grande Classique revisitée”, vaut vraiment la peine et est magnifique, tout comme l’étape 20 qui suit et qui mène finalement de nouveau au lac Léman.

Conclusion : le livre donne un excellent aperçu d’un “tour” de la Suisse et relie les régions les plus diverses ainsi que les points forts éprouvés aux “nouveaux” chemins.

Pour les débutants du gravelpacking, je trouve que c’est un excellent guide pour pouvoir se lancer dans une petite aventure sans trop d’efforts. Et même pour les cyclistes et gravelpackers plus expérimentés, il y a de bonnes suggestions et certainement encore beaucoup à découvrir. Avoir participé à plusieurs défis d’ultracyclisme en Suisse, j’ai déjà pu découvrir beaucoup d’endroits, mais le livre m’a vraiment donnée l’envie de visiter les régions plus éloignées pour moi que je ne connais pas encore.

Malheureusement, le livre n’existe actuellement qu’en allemand, mais les textes sont faciles à comprendre et les photos ainsi que les itinéraires komoot parlent d’eux-mêmes. Sinon, je vous aide avec plaisir 😊

Pour en savoir plus sur Gravelpacking Schweiz et commander le livre : https://gravelpacking.ch

Svenja Hölzl do what you can’t

Se décrivant comme “quelqu’un qui aime tout simplement être dehors et active”, le vélo n’a pourtant jamais été à son agenda jusqu’à ce qu’elle subisse une rupture du LCA en janvier 2020. Cherchant un autre moyen pour continuer à bouger pendant que des activités comme la course à pied ou la randonnée n’étaient pas possibles, elle a croisé le chemin de Lillie (Cycling Heidi), s’est retrouvée dans un groupe WhatsApp de femmes cyclistes et s’est inscrite à un week-end entre filles pour parcourir quelques fameux cols de +2.000m en Suisse sans même posséder un vélo de route ni avoir la moindre idée de ce qui l’attendait. Elle a été séduite par les possibilités incroyables qu’offre le cyclisme et a accumulé 8.500 km et plus de 126.000 D+ au cours de ses 12 premiers mois de vélo, prouvant ainsi que même à plus de 40 ans, on peut toujours se lancer à quelque chose de nouveau.

Passionnée par la découverte des beautés de la Suisse et d’ailleurs, ses tours comportent souvent beaucoup de dénivelé et des vues à couper le souffle. Vous pouvez suivre ses aventures sur instagram : @me_out.and.about