CRRACKK BOUMM AÏÏÏEEE … Mon Big Bang SUCHien

C’était un 28 août, c’était en 2021, c’était à Martigny, c’était dans l’attente de l’ambulance me menant à l’hôpital de Sion pour la clavette gauche, deux côtes cassées, une grosse commotion et quelques points de suture çà et là. Dans un tel état, remonter sur un vélo n’était pas au programme avant un bout de temps. Flûte ! il me fallait bien trouver un moyen d’obtenir mon shot d’endorphines quotidien. À force de scroller sur Instagram, j’ai découvert mes bonheurs : Une épreuve nommée SUCH et le phénomène du dotwatching.

Quand chaque mouvement te fait mal, suivre une centaine de points rouges se hâter lentement en direction de la Place Fédérale et passant à travers les quatre coins du pays devient rapidement une activité passionnante. L’attrait était encore plus fort à l’approche des premiers participants de mon domicile neuchâtelois. Descendre sur la canto’ et faire un signe d’encouragement, voire taper une discussion avec un duo quelque peu éreinté finit par me convaincre. L’année prochaine, j’en serai !

Loin d’être à court d’idées, nos chers Marc et Vincent – les co-organisateurs de cette épreuve – ont créé un concept d’inscription novateur pour l’édition 2022. Les anciens combattants combatifs étaient prioritaires. Puis, le reste du monde devait démontrer sa motivation sous quelque forme que ce soit. Là, je soupçonnais grandement nos deux compères de vouloir recevoir moult pâtisseries à leur domicile. Pour éviter tout risque d’intoxication, j’ai troqué la spatule pour la plume. Il faut croire que j’ai su être convaincant.

Première étape de passée, ne manque plus qu’à débuter un semblant d’entraînement pour la looooongue distance. Et là … ce n’est plus la même limonade.

Si mon côté “diesel” est un avantage dans ce type d’épreuve, ce n’est pas mes quelques bikepacking de trois jours qui allaient me donner une expérience suffisante. Niveau mécanique, pas beaucoup mieux. Il est vrai que la crevaison fait partie de mes compétences et l’utilisation d’un maillon-rapide est (théoriquement) acquise. Toutefois, j’ai trouvé préférable d’opter pour une double stratégie cierge-à-l’église et révision-complète-du-vélo afin d’optimiser l’aspect technique. Pour le reste, j’étais bien décidé de faire la SUCH à la RACH – attention, jeux de mots longue-distance.

Heureusement pour moi, un pote venant de terminer brillamment la RAF 1000 a été de bons conseils. La pose de prolongateurs m’a apporté un confort nécessaire, mais c’est surtout au rayon chaussure que l’option SPD a été des plus pertinentes. Merci Loïc. 😉

Venons-en au gros morceau de l’avant SUCH : le traçage. Et oui, si le point d’arrivée est déterminé, ce n’est pas le cas du départ – enfin … on en reparle dans l’épisode n°2 – et encore moins ce qui relie les deux. C’est donc assis devant mon ordinateur avec cinq pages ouvertes (i.e. Strava, Google Maps, une carte des cantons suisses, le règlement de la SUCH et … la trace d’un certain Alain R. secrètement enregistrée lors de l’édition 2021 🤫) ainsi qu’une tasse de café que la réflexion commence.

De par la topographie, la localisation des différents checkpoints et la forte propension à la bise de notre Pays, le point de départ est assez rapidement trouvé. Un premier parcours à 1150km et bien trop de dénivelé, un deuxième optimisé, un troisième, etc. Ce genre de moment où tu regrettes (presque) de ne pas avoir fait l’armée. Au bout de la nième trace, c’est bon. Vingt-trois, vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six, le compte y est.

La suite du programme est digne des plus grands rôles de Pierre Richard :

Jour J-45, chute en gravel → commotion ;
Jour J-25, chute en route → contusion osseuse du coude ;
Jour J-23 à 18, 🤧🤢 → grippe

Bref, une préparation à la hauteur du cycliste adroit que je suis. Heureusement, la reprise à deux semaines du départ a permis de fignoler les derniers réglages.

Jour J-1, voyage en direction de Andermatt. Joli petit village alpin où fleurissaient les vélos ensacochés, les gapettes bleues numérotées et les mollets aussi glabres qu’affûtés. Un repas pris avec la team #103 composée de Svenja H. et Bastian C., un thé et au lit.

Quand soudain, le lendemain matin …

Cliquez ici pour découvrir la deuxième partie du récit d’Adrien.

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Adrien Thuillard

Neuchâtelois dans le cœur autant que dans l’accent, Adrien sillonne les routes asphaltées et les chemins caillouteux à longueur d’année. Pas du tout axé compétition, il optera plutôt pour une sortie mêlant harmonieusement rigolades, routes paisibles, paysages bucoliques et – surtout – chèvres, ânes, moutons et compagnie ! Ne vous étonnez donc pas de rencontrer beaucoup de bêtes à poil en parcourant ses itinéraires.

Il saura vous persuader que la région Jura 3 Lacs regorge de tracés valant le détour, de succulents produits du terroir et, parfois, de fontaines « féeriques » … N’hésitez pas à lui faire signe sur Instagram lors de votre passage dans les environs ; il se fera un plaisir de vous conseiller, voire de vous accompagner pour un bout de balade.