Tour du Lac de Neuchâtel: une diversité surprenante

Non, jamais. Pas une seule fois je n’avais fait le tour du lac de Neuchâtel. Oui, j’habite en Suisse romande depuis 2008. Mais c’est tout simplement un tour qui n’a jamais suscité mon intérêt.

Mais pourquoi me direz-vous ? Pour être honnête, je pensais que ce serait ennuyeux.

Je suis une fille de la montagne. Et si je peux utiliser mes statistiques Strava actuelles comme preuve (plus de 10’000 m+ pour moins de 500km), je n’aime pas rouler sur le plat. En fait, je déteste ça. Même si l’on peut dire que le tour du lac de Neuchâtel est tout sauf plat, dans ma tête, c’est loin d’être aussi excitant que l’ascension de ma boucle locale des Alpes vaudoises, qui fait également environ 100 km.

Alors comment ai-je été convaincue de faire le Tour du lac de Neuchâtel ? C’est simple. Je suis une créature sociale (en anglais, on dit “social butterfly”) et je choisis de rouler là où je pense que je vais passer un bon moment avec un groupe d’amis.

J’ai donc rejoint Katia et une douzaine d’autres femmes du groupe Fast & Female Bike for Fun autour du lac de Neuchâtel. Le temps était magnifique en ce dimanche de début mars et c’était un moyen idéal de se mettre en selle après un long hiver d’hibernation (les pistes de ski m’appelaient et je devais y aller).

De plus, je me suis inscrit à mon propre défi personnel qui aura lieu dans moins d’un mois : une randonnée de 200 km autour de Bâle, La Ratatouille. Je n’ai jamais parcouru 200 km d’une traite. Mon précédent maximum était de 180 km pour l’Alpenbrevet, qui comprenait également quelque 5000 m de dénivelé sur 13 heures. Après cette course, je n’ai plus jamais voulu faire de vélo… un sentiment qui a duré environ un mois.

Si le Jura a ses défis et ses montées épiques, heureusement, ma première randonnée de 200 km ne comprendra qu’environ 2500 m de dénivelé. C’est aussi la raison pour laquelle je me suis inscrit à cette randonnée car je pense que je mourrais d’ennui si je devais faire un 200 km plat. Je suis impatient de passer 13 heures de plus, potentiellement misérables, sur mon vélo à découvrir le Jura. Mais je pense qu’un parcours plat de 8 heures serait encore plus misérable. J’espère juste qu’il ne pleuvra pas trop…

Premières impressions

Mais revenons à nos moutons. Comment s’est passé mon tour du Lac de Neuchâtel? Eh bien, il offre une variété fantastique de paysages, de types de routes et de défis à relever tout au long des 100 km du parcours. Cette boucle est tout sauf ennuyeuse. Je la recommande sans hésiter et je la referais même.

Nous sommes partis du camping “Le Pécos”, le long du lac près de Grandson, à l’ouest d’Yverdon-les-Bains. Si vous arrivez en voiture (comme moi et ma copine de covoiturage du lointain Chablais), c’est un endroit fabuleux pour commencer. Il y a un grand parking gratuit. Si vous voyagez en train, n’importe quel endroit le long du lac est un bon point de départ.

En partant de Grandson dans le sens des aiguilles d’une montre, nous avons fait la plupart des choses “difficiles” en premier. Le côté nord-ouest du lac est certainement le plus bosselé. C’était aussi un bon échauffement car il faisait encore un peu frais le matin. L’itinéraire nous a fait passer par d’étonnants petits chemins de ferme dans les vignobles où la piste cyclable serpente et tourne à travers des villages pittoresques avant la ville de Neuchâtel. Une partie des bosses peut être évitée en prenant la route cantonale ; en ce dimanche matin calme de printemps, il y avait peu de trafic et c’était donc une option convenable. Lors d’une journée plus chargée, j’opterais probablement pour la route cyclable, car la montée et les zigzags supplémentaires seraient un bon compromis pour un peu de paix et de tranquillité à travers les charmants villages.

A la sortie de Neuchâtel, nous avons pris la piste cyclable le long du lac pour éviter la route cantonale. Avec son revêtement parfait, elle était magnifique. En mars, cette route était parfaite pour nous, cyclistes sur route, mais je peux imaginer qu’en période de forte affluence, elle pourrait être assez frustrante. C’est un bon moment pour pratiquer votre zen et sourire à tous les petits enfants sur leurs vélos et trottinettes !

Après une traversée de rivière super cool sur un pont ferroviaire, nous sommes arrivés à l’extrémité nord du lac. Puis, avant même que je m’en rende compte, nous étions de retour dans le canton de Vaud. Les différences entre les deux côtés du lac étaient évidentes à bien des égards, de l’absence de pistes cyclables* aux paysages. Le côté est du lac, de Neuchâtel à Cudrefin, est plat et comporte de vastes zones de campagne. 

*J’ai appris après la sortie que nous avons évité la route SuisseMobile et pris la route principale entre Gampelen et Cudrefin. J’admets que c’est la partie de la balade que j’ai le moins appréciée en raison de la circulation dense, donc je ne conseille pas cette route… il vaut mieux s’en tenir à la piste cyclable.

De ce côté du lac, j’étais heureuse d’être dans un groupe. C’est ce que j’appellerais la partie ennuyeuse. Mais même l’ennui a été de courte durée : parce que je grimpe toujours à faible vitesse, j’oublie souvent que l’on peut parcourir un long chemin en roulant à 30km/h. Et assez rapidement, des collines avec de jolis villages, des forêts et du gravel sont venus raviver ma motivation.

On peut éviter la route de gravel le long de la partie sud du lac en restant sur la route principale entre Estavayer-le-Lac et Yvonand. Mais où est le plaisir dans tout cela ? Avec mon Roubaix et mes pneus tubeless de 32 mm, je choisis toujours l’option gravel. Une fois que j’ai touché le gravier, l’enfant en moi a souri et j’ai ri et chanté dans la forêt, saluant tous les autres vététistes et randonneurs le long du chemin qui nous regardaient bizarrement… les roadies ne vont pas normalement ici! Toutes les membres de notre groupe n’étaient pas aussi heureuses de prendre ce chemin, mais nous nous en sommes tous sortis sans chute ni crevaison. Et nous sommes toujours amies.

Finalement, c’est un long trajet plat vers Yverdon et je commence à sentir la fatigue. Ou peut-être juste l’ennui. Probablement un mélange des deux. J’essaie de m’amuser en parlant à des amies jusqu’à ce que nous arrivions dans la ville. Maintenant, c’est juste une course pour la traverser sans se perdre et sans heurter l’un des centaines de promeneurs qui profitent également du beau temps au bord du lac en cette glorieuse après-midi de printemps.

Des améliorations à apporter

En tant qu’ingénieur nerd toujours à la recherche de la solution “optimale” pour tout dans la vie, je dois poser la question suivante : existe-t-il un tour du lac de Neuchâtel idéal ? 

Si je vivais dans la région, je passerais volontiers mes heures et mes jours à vérifier les nouvelles routes et les nouveaux chemins potentiels pour une boucle idéale. Mais je n’y vis pas, et tout le monde n’est pas aussi aventureux que moi, ni équipé d’un vélo de route qu’il est heureux d’emmener hors des sentiers battus.

Alors je vous demande à vous, fidèles lecteurs, si vous avez des suggestions pour améliorer le Tour du Lac de Neuchâtel qui figure dans la rubrique itinéraires de cycliste.ch ? Sur le site, c’est le deuxième plus populaire (après le tour du lac Léman).  Alors pour ceux qui l’ont parcouru et qui ont des suggestions utiles, merci de m’en faire part à lillie@cycliste.ch !

Lillie Rumpf – Cycling Heidi

Lorsque Lillie est arrivée de la Californie du Sud en Suisse romande en 2008, elle a vécu un choc culturel. L’époque des sorties “fun” était révolue. Les Suisses prenaient leur sport au sérieux. Bien trop au sérieux. Sentant que cette attitude n’était pas de nature à encourager les débutants dans le monde du vélo, elle a décidé d’apporter un peu de fun californien. Elle a guidé pendant de nombreuses saisons la sortie “sociale” de The Bike à Lausanne (avant la naissance de son fils) et elle continue à organiser des sorties occasionnelles le week-end pour les femmes et les débutants dans la région lausannoise et les Alpes vaudoises où elle habite. Ses balades comprennent toujours des activités d’aventure, de formation et, bien sûr, des « burgers and beer ». Elle s’occupe également du contenu sur cycliste.ch et vous pouvez retrouvez tous ses articles ici. Contactez-la à lillie@cycliste.ch si vous souhaitez participer à ses aventures à vélo!