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Rentrée dans le bon wagon

Bonjour à tous ! Cela fait maintenant exactement une semaine que j’ai participé à ma première cyclosportive à St-Tropez et j’en suis toujours aussi ravie, joyeuse et désireuse de me retrouver à nouveau sur une ligne de départ pour sillonner de beaux parcours, me mettre à l’épreuve et éprouver les différentes émotions que j’ai pu ressentir lors de cette première expérience.

L’article d’aujourd’hui vous semblera probablement plus morne que ceux que j’ai publié précédemment, clairement moins typé cyclisme (même si ce dernier restera au centre du message que je veux vous transmettre) mais j’espère qu’il ne vous ennuiera pas pour autant et que vous puissiez néanmoins trouver du plaisir à me lire car ce à propos de quoi j’ai décidé d’écrire est quelque chose de relativement personnel.

Pour ceux qui me connaissent ou me suivent depuis le début, vous savez déjà que j’ai pris la décision de mettre fin à des études qui ne me convenaient pas et de m’embarquer dans cette échappée à vélo car j’ai finis par réaliser que le mode de vie que je menais ne me permettait pas de m’épanouir ni de me sentir heureuse. Lors de mon tout premier article je vous ai notamment dis que je ne savais pas qui j’étais et que j’espérais justement pouvoir me découvrir au long de ce voyage. Un voyage qui a débuté au début même de cette année, avec la décision de ne pas me ré-immatriculer à la faculté de médecine, mais qui pour moi a réellement commencé au mois de mars lorsque j’ai contacté mon coach, Loïc Ruffaut, pour qu’il m’accompagne et m’oriente sur le bon chemin dans le monde du vélo, monde dans lequel je savais que je devais me rendre si je souhaitais trouver le bonheur… ma Terre promise 😉

Ainsi, en un peu plus d’un mois, je sens que j’ai déjà parcouru une belle distance. Je suis notamment arrivée à St-Tropez, où j’ai également couvert quelques bornes dans le cadre du GranFondo avec seulement quelques semaines d’entraînement sérieux et structuré à mon actif mais surtout, et c’est en particulier de ça dont je veux vous parler, je suis parvenue à “rentrer dans le bon wagon” comme on dit dans le milieu.

“Prendre place dans la bonne échappée (voir « Etre dans la bonne », « Aller au bout »), dans celle qui sera couronnée de succès” – telle est la définition  tirée du livre de Paul Fabre « Expressions du cyclisme ». Pour moi, c’est bien sûr également de me retrouver dans l’échappée qui sera couronnée de succès, le succès n’étant peut-être pas de monter sur le podium ni de décrocher une médaille, mais bien d’avoir repoussé mes limites, d’en avoir appris plus à mon sujet, au sujet du vélo, au sujet de la vie, de m’être fait plaisir, mais en l’occurence, si aujourd’hui je sens que j’ai bel et bien réussi à accrocher le bon wagon, c’est que je sens que suis finalement là où je devais être, là où est ma place.

“Oui mais qu’est-ce que ça veut dire ? Où est-ce que tu veux en venir bon sang ?” Je vous entends me poser cette question malgré les écrans et les kilomètres qui nous séparent. Eh bien, où je veux en venir c’est qu’aujourd’hui, après de nombreuses années de traitements, de thérapies, de médicaments contre la dépression, l’anxiété et l’insomnie, je suis finalement en paix. Aujourd’hui, lorsque je vais me coucher le soir, je n’angoisse plus en pensant au lendemain, à la journée monotone et sans intérêt que je vais devoir affronter, je ne pense plus qu’il serait peut-être plus simple de ne plus se réveiller… Au contraire, si avant j’avais de la peine à m’endormir car je savais que cela me rapprocherait fatalement d”une autre journée à endurer, maintenant j’ai de la peine à m’endormir tellement je me réjouis d’entreprendre les différents projets qui m’attendent le lendemain et les mois qui suivront et je peux d’ores et déjà vous dire qu’il y en aura beaucoup et que j’ai vraiment hâte de les partager avec vous 🙂

En somme je ne vis plus avec ce serrement de poitrine, qui j’ai l’impression m’a accompagnée depuis que j’étais bien jeune. Je me sens légère, beaucoup plus détendue et surtout je réalise que oui, que la vie est belle, que la vie mérite d’être vécue. J’avoue que j’avais énormément de peine à comprendre en quoi cela pouvait être le cas. Comment est-ce que se lever le matin pour simplement passer sa journée à étudier ou à travailler pouvait en valoir la peine ? Le but de la vie était-il cela ? Prouver aux autres qu’on savait apprendre et avoir les meilleures notes de la classe ? Ne pas sortir, ne pas faire de bêtises, éviter toute distraction futile pour tenter d’être l’enfant parfait ?

Non ! Bien sûr que non. Une telle vie ne donne pas envie d’être vécue tout simplement parce que ce n’est pas une vie. Je suis arrivée à mes 21 ans en ayant l’impression d’avoir tout raté, de ne rien avoir vécu parce que je me suis privée de toutes les expériences que j’aurais du me permettre de vivre par peur d’aller à l’encontre des souhaits de mes proches qui, souhaitant me voir exceller académiquement et en sécurité, m’ont sur-protégée.

La vie c’est bien plus que le travail, les études ou le regard de l’autre. C’est trouver ce qui nous fait plaisir et l’inclure dans son quotidien. Sortir retrouver des amis en boîte, voyager sac à dos, jouer du violoncelle, faire du théâtre, lire des mangas, chacun a ses passions. Moi ce qui me fait vibrer et me donne envie de vivre c’est le sport, c’est me dépasser physiquement, c’est être dehors et profiter de ce que la nature a à nous offrir, c’est écrire sur mes expériences et les partager avec vous et ce qui m’a aidé à m’en rendre compte, c’est le vélo. Mon seul regret étant de ne pas l’avoir découvert plus tôt.

J’ai pu penser que j’étais maintenant trop vieille pour vivre quoi que ce soit de passionnant, pour me lancer dans le monde des cyclosportives et espérer atteindre un jour un bon niveau mais je me rends compte, avec les portes qui s’ouvrent à moi, que ce n’est de loin pas trop tard, que ma vie ne fait que commencer et que je vais encore vivre de magnifiques expériences. Bien sûr la vie n’est pas toute rose et n’est pas faite que de bonnes choses, d’autres mauvais moments m’attendent, il y en aura beaucoup c’est certain, mais ce qui importe c’est de pouvoir en retirer des leçons et d’en ressortir plus fort. On ne peut pas s’attendre à un arc-en-ciel sans un peu de pluie, l’essentiel est de ne pas baisser les bras, même si c’est difficile, il faut garder espoir, se battre, continuer à avancer et franchir la ligne d’arrivée avec le sourire, comme dans une cyclo 😉

Pour terminer je souhaiterais répondre aux personnes qui me demandent si mon objectif est de devenir cycliste professionnelle. Non. Bien sûr que non. Je suis bien loin d’en avoir les capacités et je suis plus ou moins sûre que pour cela je suis bel et bien trop vieille 😉 Mais j’ai trouvé une citation qui à mon avis est la clé pour profiter de la vie et pour ne jamais avoir l’impression de travailler, la voici :  “Trouve trois hobbys qui te plaisent : 1. Un qui te permette de gagner ta vie, 2. Un qui te permette de rester en forme et 3. Un qui te permette d’être créatif.” J’ose espérer que le vélo, à défaut de me permettre de gagner ma vie, me permettra de garder la forme 😉 Pour ce qui est de la créativité, je place mes espoirs dans ce blog que j’ai vraiment grand plaisir à alimenter et dans les différents articles que j’aurais l’occasion de rédiger. Et finalement, j’espère reprendre des études dans un domaine qui restera lié au sport et qui me permettra de concilier activité professionnelle, cyclisme et écriture mais ça, ce n’est pas pour tout de suite 😉

Ainsi si ce n’est pas cycliste professionnelle que je cherche à devenir, je souhaite tout de même parcourir un beau chemin sur ma petite reine et pouvoir tout au long de celui-ci amener d’autres personnes et tout particulièrement d’autres femmes à découvrir ce magnifique sport. Et si ce n’est pas le vélo qui fera chavirer leur coeur, j’espère néanmoins les inspirer et les encourager à trouver ce qui les passionne et à profiter de la vie sans se soucier de ce que les autres pourraient penser car comme l’a dit le Grand Tolstoï, “Qui a raison, qui a tort ? Personne. Profite de la vie pendant que tu es vivant; demain tu mourras comme j’aurais pu mourir il y a une heure.”

Voilà, je m’excuse pour ceux d’entre vous qui s’attendaient peut-être à un article plus passionnant parlant de plans d’entraînements, d’itinéraires à vélo ou de matériel testé mais j’espère quand même que j’aurais réussi à faire passer mon message qui est celui de ne pas baisser les bras dans les moments difficiles et de ne plus seulement rêver sa vie mais d’oser vivre ses rêves, car les seules limites à ces derniers sont celles que nous-même nous imposons.

Vous commencez à connaître ma petite formule de fin d’article donc vous savez quoi faire d’ici la semaine prochaine 😉 #rideyourdream #rideforpassion

– Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles