kelly breakaway podium

Rouler à la focaccia et à la S.Pellegrino

Ciao amici ! Spero stiate bene ! Bon d’accord, vous aurez compris que je suis d’humeur très italienne aujourd’hui, probablement à cause de l’événement qui se déroule en ce moment-même dans le monde du cyclisme…Le grand, l’unique, Il Giro d’Italia qui en est cette année à sa 101e édition. Je vais vous avouer quelque chose qui fera probablement grincer des dents certains d’entre vous, mais personnellement, le Giro me fait encore plus rêver que le Tour.

S’il est vrai que dès toute petite et comme à peu près tout le monde, c’est du Tour de France que j’entendais parler, c’est le Giro qui a su conquérir mon coeur l’année dernière, (et je vous promets que cela n’a rien à voir avec un certain Néerlandais en maillot rose ;)) me poussant à aller regarder les rediffusions des éditions précédentes, me renseigner quant aux précédents leaders et en apprendre plus sur son histoire et les parcours empruntés… Et quels parcours !

Binda, Merckx, Pantani, Gimondi, Coppi, Hinault, Anquetil et Fignon. Tous des noms plus que récurrents dans l’histoire du cyclisme, dont j’ai eu l’occasion d’entendre parler à maintes reprises depuis que je baigne dans le milieu et qui ont marqué ce Grand Tour, levant les bras à l’arrivée d’étapes ayant passé par le Monte Zoncolan, le Tre Cima di Lavaredo, le Colle Finestre, le Gavia, le Mortirolo ou encore le Stelvio… Des cols qui me font tellement rêver de par leur topographie, leur paysage et leur histoire que je viens cette semaine encore de m’inscrire au prochain stage organisé par SportQuest et qui du 8 juin au 10 juin m’emmènera de Davos à Bormio, pour finir à St-Moritz tout en passant par ces légendes que sont le Stelvio et le Gavia, mais aussi par d’autres magnifiques cols entre la Suisse et l’Italie. L’occasion pour moi de non seulement découvrir ces cols des Alpes Italiens et de vivre mon Giro à moi, mais également de bien me préparer aux différents défis qui m’attendront cette saison 😉

Mais revenons-en au Giro, au vrai. Quelque chose me gêne beaucoup cette année et ce n’est pas le départ en Israël… Bien que personnellement je trouve ce choix un peu fâcheux. De loin pas à cause des questions politiques ou religieuses qui y sont liées, car au contraire je suis convaincue par la philosophie de Mandela et crois sincèrement qu’un tel événement serait l’idéal pour regrouper des peuples et apaiser des tensions, notamment dans un pays dans lequel le sport commence à prendre beaucoup d’importance mais parce que, peut-être à cause de l’amour que je porte à l’histoire du Giro, je fais preuve d’une attitude puriste et trouve dommage qu’un tel monument se déroule en dehors même du territoire Européen.

Bref, je m’excuse pour cette petite parenthèse, je cesse le suspens. Ce qui me gêne dans ce Giro, c’est Chris Froome. Je me sens révoltée par cette situation depuis que la nouvelle de son contrôle positif lors de la Vuelta a été publiée. Comment l’UCI peut-elle le laisser continuer à courir après cela ? Comment l’a-t-on laissé participer aux Championnats du Monde et à toutes les courses qui ont suivi ? Comment peut-on le laisser prendre le départ du Giro ? Tout comme Armstrong l’a fait, Froome entache ce sport dont je suis passionnée, qui est le cyclisme et qui est systématiquement associé au dopage. Je vous assure que même les professeurs dans les auditoires de médecine lors des cours d’hématologie se permettent des remarques à ce sujet.

Je suis peut-être naïve et c’est peut-être pour cela que cette révélation au sujet du quadruple vainqueur de la Grande Boucle m’a tellement choquée, moi qui le voyait comme un véritable phénomène et idole. Néanmoins mon estime envers lui s’est totalement effondrée. Je sais que salbutamol ou pas, ses capacités physiques sont hors norme mais je n’arrive pas à comprendre et encore moins à accepter qu’un coureur puisse avoir recours à des produits lui permettant de mieux performer. D’accord, les coureurs professionnels sont sous pression constante, ils vivent et soutiennent leur famille grâce à leurs résultats et se doivent donc de gagner. Pourtant dans mon idéal, personne n’en prendrait, rendant ainsi la compétition égalitaire, ne mettant pas la santé des coureurs en danger et par-dessus tout, permettant la pratique d’un sport juste, intègre et propre.

Mais si moi je suis naïve, ne venez non plus pas me dire que cela fait partie du métier et qu’il est normal de se doper, comme certains cyclistes amateurs me l’ont déjà dit. Je refuse de croire que tous les coureurs soient chargés mais je dois vous avouer que cela a également été une déception pour moi d’apprendre, lorsque je me suis penchée sur le sujet, que les grands noms dont je vous ai parlé un peu plus haut, soit Pantani, Coppi ou encore Fignon, pour n’en citer que quelques uns, aient eux aussi recouru à de tels produits. Pour moi c’est comme un rêve qui se brise. Je n’oserais jamais douter de leur véritable talent, mais j’avoue que je n’arrive plus à les envisager avec la même grandeur qu’auparavant.

Ce qui me semble encore plus inacceptable et surtout totalement incompréhensible, c’est le dopage qui existe également chez les cyclistes amateurs et qui fait régulièrement la une des journaux sportifs ou qui a été documenté dans le film Icare, sortit en 2017, réalisé par Bryan Fogel et récompensé aux Oscars 2018 que je ne saurais que vous recommander.

Expliquez-moi, je vous en prie, quel est plaisir de remporter une course cyclosportive en sachant que nos performances ont en quelque sorte été artificielles ? Ne vaut-il pas mieux finir quelques places en-dessous mais pouvoir fièrement se dire qu’on l’a fait, qu’on a surmonté les obstacles, qu’on a été plus forts que cette douleur de jambes et encore plus forts que cette voix qui nous disait de baisser les bras ? Personnellement, que ce soit à l’entraînement ou en course (bon d’accord pour l’instant j’en ai qu’une seule à mon actif mais peu à peu, l’expérience se construira) ce qui me plaît c’est d’appuyer sur le bouton “enregistrer l’activité” de mon Garmin et de me dire que j’y suis parvenue, que j’ai rempli ma quest, et que même si c’était difficile, j’ai pu me dépasser et repousser mes limites et pour moi, que ce soit dans le cyclisme ou dans tout autre sport, tout l’intérêt est là, mais peut-être suis-je trop ingénue.

Je me permets donc de vous laisser réfléchir à ce sujet et serait plus qu’heureuse d’avoir votre avis, par conséquent n’hésitez surtout pas à commenter 😉 D’ici la semaine prochaine #rideyourdream and #rideforpassion mais si possible, à base de bonne focaccia  faite maison et de S.Pellegrino bien fraîche !

-Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles