Granfondo St Tropez Cycliste

Welcome to St-Tropez !

Bonjour à tous, j’espère que vous avez passé un aussi bon weekend que moi. Vous aurez remarqué que c’est avec un léger retard que je publie aujourd’hui cet article. En effet, ce n’est ni dans ma chambre, ni dans mon salon que je suis en train de le rédiger mais bien dans la banquette arrière de la voiture, sur le trajet de retour de la GranFondo de St-Tropez à laquelle j’ai pris part ce dimanche et sur laquelle je souhaite écrire aujourd’hui.

Il y a tellement de choses que je souhaiterais vous raconter à propos de cette magnifique expérience mais j’essaierais de ne pas écrire quelque chose de trop trop long, promis ?

C’était la toute première fois de ma vie que je me présentais sur la ligne de départ d’un événement sportif et c’est donc avec beaucoup d’appréhension et de nervosité que je prends le départ de la GranFondo de St-Tropez ce dimanche 8 avril à 8h du matin après seulement un mois d’entraînement structuré et principalement basé sur des sorties à bas régime. Le départ est donné à coup de sirènes et en moins de 2 minutes me voilà à rouler sur du plat à 50km/h, prête à affronter les 164 kilomètres et les 2400 mètres qui m’attendent, une distance/dénivelé que je n’avais jamais  parcouru auparavant.

Cependant, au bout de 5 minutes j’ai l’impression de m’être fait dépasser par toute la vague ayant pris le départ au même temps que moi et me retrouve seule face au vent qui fera bien souffrir les 1500 participants pendant toute la journée. Et mentalement, cela a été la partie la plus difficile de cette course. Pendant les 10 premiers kilomètres je fais face à tout un tas de différentes émotions, à commencer par de la colère envers moi-même pour ne pas avoir réussi à accrocher le peloton, ni les petits groupes qui me dépassent les uns après les autres, de ne pas être plus forte, de ne pas pouvoir dégager plus de watts. Ensuite viennent les doutes, serais-je capable de terminer la course ? Ai-je bien fait de choisir ce parcours pour ma toute première course ? Puis la peur. La peur de finir dernière parmi tous ces participants, de devoir être ramassée par la voiture balai, de décevoir mes parents qui sont venus avec moi et à qui j’ai adoré montrer une partie de ce monde du vélo dans lequel je souhaite évoluer, un monde qu’ils se donnent la peine de découvrir pour moi, ce pourquoi je leur en remercie. La peur de décevoir Loïc Ruffaut, mon coach, qui s’efforce de me construire de super plans d’entraînement et de me donner énormément d’excellents conseils.

Finalement je finis par rattraper un petit groupe de six personnes dont deux filles qui me semblent avoir un bon niveau. Je retrouve donc le sourire et ces idées pessimistes se dissipent tandis que je continue ma course en essayant de bien gérer mon effort pour ne pas me mettre dans le rouge tout en ingérant quelque chose de solide toutes les 45 minutes, conservant les gels pour la fin. Le parcours nous entraîne dans des endroits magnifiques où je souhaite avoir la chance de revenir rouler car ce sont des paysages merveilleux qui se sont déployés devant mes yeux, des paysages que je regrette ne pas avoir photographié.

Je finis par perdre mon groupe dans la descente du Col de Barral, qui à ma surprise se passe très bien et que j’entreprends avec beaucoup de confiance, moi qui normalement crains les descentes. C’est donc seule que je continue sur le Col de Babaou et sa descente pour arriver, toujours seule, sur le plat qui nous emmène à Piereffeu-Du-Var. Heureusement je retrouve un autre groupe avec qui on se relaye pour affronter ce fort vent mais c’est clairement hors de ma zone de confort que je parviens à rester dans les roues et je le paierais cher en entamant la montée de Notre Dame des Anges. Néanmoins à mi-montée je parviens à retrouver quelques sensations et reprends plusieurs personnes. La descente n’est de loin pas de la récupération car le vent souffle vraiment fort, me faisant même peur par endroits et c’est donc à bout de forces que j’entreprends le montée après Les Mayons.

Les 40 derniers kilomètres ont été vraiment très éprouvants, j’ai commencé à avoir très mal aux jambes et je sentais que je n’en pouvais plus, je ne vais pas vous cacher que l’idée d’abandonner m’a plusieurs fois traversé l’esprit et que sur le moment j’en suis venue à regretter de mettre lancée sur un tel parcours en ayant aussi peu d’expérience. Heureusement, peu avant la descente de La Garde de Frenet, je retrouve une fille qui habite la même ville que moi, à qui je n’avais jamais parlé personnellement mais dont je connais le compagnon, qui me reconnaît et qui propose de m’accompagner à l’arrivée bien qu’elle ne participe pas elle-même au GranFondo. Je lui en suis vraiment très reconnaissante, car son soutient moral m’a énormément aidée ? Finalement le panneau qui signale l’arrivée à 4 kilomètres se fait voir mais au lieu de couper sur la gauche dans le dernier croisement, nous suivons un autre participant qui continue tout droit et lorsque je vois les 164 km qui s’affichent sur mon Garmin sans ligne d’arrivée à l’horizon je me pose des questions et nous décidons de vérifier sur internet si nous nous étions trompées… Ce qui était bel et bien le cas. Nous retournons donc en arrière et cette fois-ci nous nous retrouvons bien sur la montée qui nous emmènera au village de Gassin. J’aperçois mes parents ainsi que Patrick, le papa de Loïc et de Pierre, que je remercie par ailleurs pour avoir tenu compagnie à mes parents  et les avoir orienté dans cette aventure qui était pour eux aussi une découverte, et c’est avec le sourire et avec une grande fierté que je franchis la ligne d’arrivée… et que je continue l’ascension sans me rendre compte que la course était finie ?

Finalement j’aurais rallongé de 5 kilomètres cette course, j’aurais fini 12e de ma catégorie sur les 18 partantes, 564e au classement général et suis bien loin d’avoir fait un temps qui rende honneur au dossard qui m’avait été attribué (n° 1 ;)) néanmoins pour moi j’ai gagné cette course. J’ai gagné car les objectifs que je m’étais fixé ont été atteints : j’ai terminé la course et pas à la dernière place, j’ai su gérer mon alimentation de manière à ne pas atteindre le mur, j’ai pu rouler en peloton sans chuter et ai su en profiter, lorsque l’occasion s’est présentée, pour me protéger du vent. J’ai gagné en faisant en sorte que mes parents apprécient ce week end, apprécient le monde et l’ambiance des cyclosportives et réalisent à quel point je me suis amusée et me suis fait plaisir en y participant car l’objectif final était bel et bien celui-là : en profiter ! Alors bien sûr ce n’était pas que du bonheur ni du plaisir, il y a eu des doutes, des peurs et de la douleur mais dès la ligne d’arrivée franchie je n’avais qu’une seule envie : de me retrouver à nouveau sur une ligne de départ en présence des autres participants et de ressentir ce petit stress pré-départ, d’avoir cet esprit un peu compétitif qui prends le dessus lorsque quelqu’un me dépasse, de découvrir de magnifiques parcours et de me surpasser physiquement et mentalement car c’est aussi ça que j’ai gagné : de la confiance en moi, de l’expérience et de la force, tant sur le plan mental que physique car si ce n’était de loin pas la course la plus simple qui existe pour une première et que sur la durée elle m’a clairement fait sortir de ma zone de comfort, aujourd’hui, malgré les moments difficiles, je ne regrette pas de l’avoir fait, car si on souhaite quelque chose qu’on a jamais eu, il faut oser faire des choses qu’on a jamais fait ?

Je souhaite donc terminer cet article par des remerciements. Ainsi, je vous remercie à vous qui me lisez et m’encouragez à continuer d’écrire et à partager ma passion, je remercie mes parents qui m’ont accompagnée à St-Tropez et qui se sont donné la peine d’en apprendre plus sur le vélo, je remercie tous les participants avec qui j’ai partagé un bout de route et qui m’ont lancé des paroles d’encouragement ou des tapes dans le dos, je remercie la rédaction de Cycliste.ch pour m’offrir l’opportunité d’écrire pour leur site, je remercie toute l’équipe des Cycles Rochat à Aubonne qui ont su me conseiller et me fournir tout l’équipement nécessaire pour ce week-end, je remercie le Team Vélosophe Héroïn Cycling Brigade dans son intégralité, y compris Patrick Ruffaut (encore désolée pour vous avoir aspergé de shake de récupération à la vanille à l’arrivée) pour le soutien, les conseils et le warm-up et finalement je te remercie toi, Loïc, pour être non seulement un coach exceptionnel tant sur le plan technique qu’humain mais aussi pour ta disponibilité, ta gentillesse et pour me faire croire en moi.

Maintenant place à quelques jours de repos avant de reprendre l’entraînement et d’ici mon prochain article #rideyourdream #rideforpassion.

– Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles