Haute Route Davos: au coeur des Grisons

Septembre 2022, la fin de la saison des cyclosportives approchait, mais surtout, le début de la saison des fondues était en vue… j’ai malgré tout décidé d’aller accrocher un dernier dossard à Davos. Car depuis le début de l’année, j’avais coché au calendrier cette fameuse « nouvelle » Haute Route, tout en sachant que la fin du mois de septembre la météo pouvait ne pas être très clémente au cœur des Grisons. Peu importe, me disais-je, je me déciderai peu avant l’évènement, en fonction des prévisions…

Je pense que la météo pouvait difficilement s’annoncer pire, mais j’ai finalement pris la décision d’aller me mettre dans le rouge une dernière fois de l’année – j’avais tellement de bons souvenirs de la Haute Route Crans-Montana de 2021, que ça m’a motivée, malgré la neige annoncée (je savais qu’il y aurait probablement beaucoup de « type 2 fun » – vous savez, celui qu’on apprécie plutôt rétroactivement…).

Hormis la météo peu prometteuse, sur le papier, rien de tel qu’une belle course par étape de 3 jours sur nos grands cols pour clore la saison, non ? Surtout que ce que j’avais retenu de la Haute Route Crans-Montana, c’est qu’il suffisait d’arriver avec son vélo et ses jambes le premier jour, et qu’ensuite, plus besoin de réfléchir, tout était organisé pour le bien-être des participants – la vie de pro’ pour 3 jours, le top !

Dans les faits, avec 0°C au départ de la 1ère étape qui s’élançait depuis Davos et qui commençait par 15km de descente, l’enchainement avec le col de l’Albula et ses 20km de montée n’auront pas été de trop pour nous réchauffer !

Cette 1ère journée aura sans doute été pour moi l’une des pire à vélo, j’avais visiblement oublié d’emmener mes jambes au départ… (ouf, j’avais quand même pensé au vélo !) Heureusement, les Grisons ont tenu leurs promesses, les panoramas d’automne étaient fabuleux. Mais surtout, j’ai fait de belles rencontres en route ! Il est certain que ça n’aura pas remplacé mes jambes, mais ça m’aura boosté pour la suite de la journée.

A ce moment là, vous vous demandez sans doute comment il est possible de faire des rencontres en course, quand déjà il ne nous est même plus possible de parler… C’est une des particularités de la Haute Route, toutes les sections ne sont pas chronométrées. J’ai donc pu rencontrer, au sommet du majestueux col de l’Albula, Martina, avec qui je me suis rapidement liée d’amitié. Nous avons décidé de poursuivre la route ensemble et de nous relayer sur le faux-plat descendant reliant le pied du col de la Flüela, début du prochain segment chronométré. Le soleil commençait à nous réchauffer et la deuxième ascension est finalement passée plus vite que prévu, nous franchissons la ligne d’arrivée au sommet du col ensemble, et nous félicitons d’avoir survécu à cette journée glaciale et à cette première étape difficile ! Quel chouette moment ! Fabien arrive juste à temps de sa variante en VTT pour immortaliser nos sourires.

On file rejoindre Davos afin de déposer nos vélos au parc à vélo, avant d’aller dévaliser le buffet d’après-course qui nous attendait dans le village de la Haute Route. L’occasion de faire davantage connaissance et de partager un bon moment, au chaud ! On se retrouvera plus tard, pour la remise des prix, et pour le traditionnel briefing, qui a lieu à la veille de chaque étape, c’est l’occasion de retrouver tous les participants du jour, de faire des rencontres et de partager une belle soirée. – mais c’est aussi le moment de la fameuse vidéo du jour, qui nous permet de revivre en images l’étape écoulée. Un moment que j’apprécie particulièrement, on a l’impression de regarder un compte-rendu d’étape à la TV pendant un grand tour ! Eh ouais, la vie de pro’ j’vous avais pas menti… 😉

Sur les courses par étapes, tout ne se joue pas en une seule journée, la capacité à bien récupérer et à repartir le lendemain est déterminante (et heureusement pour moi ! ). Le 2ème jour l’étape nous faisait traverser la vallée du Prättigau (non sans quelques côtes bien raides), jusqu’à Maienfeld, le typique village de Heidi. La montée finale nous emmenait jusqu’au pittoresque hameau de Partnun où se trouvait l’arrivée du jour à 1800m – un magnifique parcours qui empruntait des petites routes, loin des grands axes.

Ah, j’oubliais… la météo ! Un peu moins froid pour l’étape du samedi (ouf !), mais de la pluie annoncée, beaucoup de pluie. La tactique était de finir le plus vite possible pour passer le moins de temps sous la douche froide (facile, en théorie…)

Je retrouvais au départ Martina et d’autres filles avec qui j’avais pu faire connaissance la veille, on devient complice dans l’effort et on se réjouit de tout donner sur cette seconde étape. Vous l’aurez deviné, on a toutes fini plus ou moins rincées…. Heureusement, l’étape se terminant à quelques 30km de Davos, des bus avaient été prévus par l’organisation pour ramener tout le monde au sec à la fin de l’étape afin d’aller profiter du buffet pour refaire le plein d’énergie.

Une seconde soirée de podiums et de briefing, une magnifique vidéo récapitulative – une ambiance toujours plus familiale dans la grande salle de bal de l’hôtel Schweizerhof Morosani. On connait les membres du staff, les coureurs, leurs familles, ce sont des moments « off the bike » que j’apprécie tout particulièrement et qui donnent une âme différente à ces évènements.

Ce n’est pas tout, il fallait maintenant reposer ses jambes en vue de la dernière étape du dimanche… un contre-la-montre individuel.

Vous l’aurez compris, le dernier jour c’était « all out » on donne tout ce qu’il reste (s’il reste quelque chose) dans un contre-la-montre de 15km et 1000D+ de Davos au col de la Flüela. On attendait de la neige, mais le super staff de la Haute Route a réussi à faire venir le soleil – c’était vraiment inattendu !

On s’élance d’une rampe de départ digne du Giro, dans l’ordre inverse du classement général et à intervalles de 15 secondes – c’est impressionnant et grisant à la fois ! Vous l’aurez compris, dans cet exercice, il faut essayer de rattraper, sans se faire rattraper…

Un exercice en solo, court et intense (merci à mon Mim’s qui m’a encouragée si fort que j’ai trouvé quelques watts en plus dans le dernier kilomètre), on se sent littéralement revivre une fois cette dernière ligne d’arrivée franchie, on retrouve les copains, on débriefe – wow, quelle expérience ! Malgré le froid, aucun regret d’être venue sur cette première Haute Route Davos !

S’en suit un dernier moment de partage tous ensemble autour d’un bon lunch bien mérité, suivi d’une cérémonie de podiums où nous nous sommes tous félicités d’avoir bravé ces parcours exigeants. Après une première journée difficile, j’étais bien contente de monter sur la 3ème marche du podium dans ma catégorie.

C’était ma seconde Haute Route et j’ai encore une fois adoré l’expérience, tant au niveau sportif qu’humain. J’en retiens un parcours exigeant dans un cadre féérique, mais surtout de belles rencontres, de grands moments de partage, et de magnifiques souvenirs.

On terminait la saison des souvenirs plein la tête et cette fois on se réjouissait vraiment de l’ouverture de la saison de la fondue !

Quant à la neige, elle aura attendu que nous quittions Davos pour commencer à tomber…

Ce récit t’a inspiré? La Haute Route Crans-Montana se déroule du 9 au 11 juin 2023. Retrouve la présentation du parcours dans cet article et inscris-toi vite!

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Nathalie Monnier

Nathalie est une valaisanne hyperactive et passionnée. Autant dans son travail (comme Directrice Commerciale à Veepee.ch ), que dans son activité favorite, qu’est le vélo – elle aime le challenge et vivre à 200%, mais toujours avec le plaisir (même si parfois plaisir rime avec souffrir). Elle partage cet amour avec son mari et meilleur partenaire, Fabien, avec qui elle explore monts et vallées sur la route, en gravel, ou en mode bikepacking. Elle aime explorer chaque route, chaque chemin et surtout éviter les zones trop fréquentées par le trafic motorisé.

Il lui tient à coeur de transmettre et de partager sa passion. Elle a d’ailleurs eu la chance, il y a 2 ans, d’intégrer l’équipe Passione Sportiva qui a pour but de promouvoir le cyclisme féminin et en parallèle elle donne un peu de son temps, quand elle le peut, pour soutenir la FCVS (Fédération Cycliste Valaisanne) dans son activité de communication. Suivez ses magnifiques aventures sur Instagram.