Si tu peux le rêver, tu peux le faire!
Svenja partage son histoire: comment elle est passée d’une novice absolue au Swiss Ultracycling Challenge (SUCH) en 15 mois, prouvant ainsi le vieil adage « lorsque l’on veut, on peut ».
Retrouvez la première partie de son histoire ici, et la deuxième ici.
Mois 8-10
2021 a commencé doucement en ce qui concerne le vélo. Autant j’aimais rouler dehors, même dans le froid, autant mon vélo a dû hiberner un petit moment car je venais de découvrir le ski de fond et de redécouvrir la peau de phoque. C’était un hiver magnifique. Pour en profiter, j’ai reporté le plus possible l’arthroscopie de mon genou prévue pour enlever un excès du tissu cicatrisé.
Mais ne pas pouvoir marcher sans douleur n’allait pas être une solution éternelle. Fin mars, juste après un incroyable week-end de skitouring à la cabane de Tracuit/Bishorn, m’a semblé être le bon moment pour une nouvelle remise à zéro/réhabilitation.
Mois 11
Je me suis réveillée le 5 avril en voyant que l’inscription pour le Swiss Ultracycling CHallenge (SUCH) était ouverte. C’était trop tentant, alors ça ne m’a pas pris longtemps pour essayer d’avoir une place – en équipe de 2. Quelques jours plus tard la confirmation est arrivée – il restait 5 mois pour se préparer ! Ooops !
L’arthroscopie n’a pas été la toute petite intervention que j’avais imaginée. Après avoir pédalé en mode récup pendant 3 semaines, j’ai repris des sorties plus longues et j’ai également commencé à faire un peu d’entraînement structuré. Je peux vous assurer que faire du vélo pendant 4-6h à une fréquence cardiaque basse, une cadence élevée et tout ça uniquement sur le petit plateau est en fait un excellent exercice mental. 😉
Mois 12
A quelque chose malheur est bon ! Bien que la perte de mon emploi n’ait pas été quelque chose de très confortable, cela m’a permis de profiter de la vie tout en étant assurée pour un certain temps. Loin d’être une cycliste professionnelle, j’étais d’une certaine manière payée pour faire du vélo. 😉 Et j’ai roulé, 1.600 km en mai !
Il était également temps d’acquérir une certaine expérience de bikepacking, quelque chose qu’on n’avait jamais fait. Le plan était génial : prendre le train jusqu’à Coire et rentrer à vélo à Lausanne en 3 jours (130-150km/2.000D+ par jour). Vous trouvez notre itinéraire sur Komoot ici.
Nous avons annulé ce plan en raison du mauvais temps prévu pour le week-end de l’Ascension, avant de changer à nouveau notre décision la veille. Les prévisions étaient justes, il y avait beaucoup de pluie ! Néanmoins, c’était une expérience formidable et cela nous a permis de tester l’équipement. Nous étions encore loin d’être prêts pour le SUCH…
Je recommande vivement (comme Fiona et Bryan) d’utiliser l’excellent système de transport public en Suisse et de partir découvrir !
Mois 13
🥳 Un an de vélo ! J’étais prête à vivre des aventures plus folles. Pour les amateurs de café et de vélo, participer au “Vertical Coffee Brevet” semblait être une excellente idée !
(Note à moi-même : commence à lire attentivement les noms ! Vivre au Mont-sur-Lausanne signifie que tu finiras toujours par monter, et VERTICAL . . . eh bien, les filles aiment grimper ! )
Pour passer tous les checkpoints en ce dimanche bien ensoleillé, nous avons parcouru 250km/4.400D+ (https://www.komoot.com/tour/467073304). Si certains d’entre vous ont déjà eu la chance de grimper le Weissenstein et les cols autour, vous compatissez peut-être. C’était une loooooooooooongue journée, partir à 5h50 du matin, arriver bien après minuit (malheureusement nous avons raté le souper avec les autres participants…) après avoir presque abandonné (conseil : une pizza et un coca aident toujours à repenser la décision !)
J’ai failli vous cacher que nous avions décidé, pour bien préparer ce défi, d’y aller à vélo la veille (245km/2.820 D+ via le magnifique col de Jaun). Nous n’oublierons jamais les visages d’un groupe d’ados qui buvaient encore du Pastis et de la Vodka sur la terrasse d’un café à Broc où nous prenions notre café matinal. Ils regardaient nos vélos avec curiosité et voulaient savoir ce que nous faisions. “Nous allons de Lausanne à Zürich” avons-nous répondu. “Zürich ? Zürich en Suisse alémanique ?? ZÜRICH ???“
En juillet, le San Bernardino & Splügenpass nous attendaient, un itinéraire prévu depuis l’été dernier. 225km/3.760D+ (https://www.komoot.com/tour/467073325) à partir de Bellinzone, où nous nous sommes rendus en train.
C’était l’un des plus beaux tours à vélo que j’ai fait jusqu’à présent, même si je n’ai pas pu manger correctement ce jour-là. Honnêtement, je n’ai aucune idée comment j’ai survécu à tous ces D+ avec seulement quelques morceaux de mangue séchée – la seule chose que j’ai réussi à manger, jusqu’à ce que nous arrivions enfin au Lago di Como où j’ai pu me régaler de glace.
Le lendemain, nous sommes partis tôt pour retourner à Lausanne depuis Bellinzone via le col du Simplon, pour tenter une première sortie de 300 km. Tout a bien commencé, nous avons profité de l’ambiance matinale paisible le long du lac, un bon espresso, et des magnifiques paysages (et montées !) en Valle Cannobina. Tout a changé quand nous sommes arrivés à la frontière. Si vous aimez les tunnels sans fin, c’est peut-être votre col. Nous n’avons pas du tout aimé. Il semblait interminable et nous avions l’impression d’être collés au goudron. Finalement arrivés à Brigue, il fallait se battre contre un vent de face jusqu’à Lausanne. Encore un dernier petit effort pour aller à Visp, et… merci CFF!
Le week-end suivant, j’ai pu profiter de 4 jours sur le vélo lors d’un aventure bikepacking avec 25 femmes (voir l’article). Et fin juillet, on a enfin réussi à faire un premier tour de 300km (avec 2.700D+) : une grande et très belle boucle autour des lacs du Jura (Lac des Rousses, Lac de Joux, Lac Neuchâtel, Lac de Bienne, Lac de Morat). https://www.komoot.com/tour/467073287
Plus je faisais du vélo, plus je me rendais compte de ce que ces distances signifiaient réellement, et je commençais à penser que s’inscrire au SUCH était une folle idée.
Mois 15
Un mois avant le SUCH, j’ai participé au Tour des Stations Granfondo, que je dois probablement refaire 😉 car nous avons dû abandonner dans la tempête après 120km/3.400D+.
Peu importe, j’avais déjà d’autres challenges en tête. Comme découvrir combien de km et de temps j’étais capable de rouler. C’était une journée d’été parfaite, de retour en Bavière pour visiter mes parents. Je suis partie, toute seule, à 2 h 45 du matin pour découvrir de magnifiques régions que je n’avais jamais vues auparavant. Outre la beauté des paysages et des villes, ce fut une belle expérience et de dépassement de soi. Rouler seule dans la nuit (devinez quoi, l’animal qui m’a effrayé le plus était une grenouille qui sautait devant mon vélo !!) ou affronter des conditions difficiles (36 degrés). J’ai été arrêté par un énorme orage (bon timing pour le souper au moins !) et suis arrivé à la maison à minuit après 380km et (seulement !) 1.800D+.
De retour en Suisse, je suis allée découvrir Glaris et Schwyz avec les magnifiques cols que sont le Pragelpass, le Klausenpass et l’Ibergeregg (https://www.komoot.com/tour/467968508). Avant même de m’en rendre compte, j’étais à la gare avec mon vélo, des sacoches, et mon « partner in crime » qui, 15 mois plus tôt, n’aurait jamais cru que nous aurions un jour vivre de telles aventures ensemble. On était parti vers notre point de départ pour le SUCH, curieux de savoir ce qui nous attendait dans les 4 jours à venir.
Vous trouvez la collection des plus belles sorties ici : https://www.komoot.com/collection/1395237/-from-zero-to-such
Svenja Hölzl – do what you can’t
Se décrivant comme “quelqu’un qui aime tout simplement être dehors et active”, le vélo n’a pourtant jamais été à son agenda jusqu’à ce qu’elle subisse une rupture du LCA en janvier 2020. Cherchant un autre moyen pour continuer à bouger pendant que des activités comme la course à pied ou la randonnée n’étaient pas possibles, elle a croisé le chemin de Lillie (Cycling Heidi), s’est retrouvée dans un groupe WhatsApp de femmes cyclistes et s’est inscrite à un week-end entre filles pour parcourir quelques fameux cols de +2.000m en Suisse sans même posséder un vélo de route ni avoir la moindre idée de ce qui l’attendait. Elle a été séduite par les possibilités incroyables qu’offre le cyclisme et a accumulé 8.500 km et plus de 126.000 D+ au cours de ses 12 premiers mois de vélo, prouvant ainsi que même à plus de 40 ans, on peut toujours se lancer à quelque chose de nouveau.
Passionnée par la découverte des beautés de la Suisse et d’ailleurs, ses tours comportent souvent beaucoup de dénivelé et des vues à couper le souffle. Vous pouvez suivre ses aventures sur instagram : @me_out.and.about