Le Valais à Vélo : le nouveau livre de Nicolas Richoz

Nicolas Richoz Le Valais à vélo

Il y a deux ans, Nicolas Richoz a publié son premier livre : Les Alpes à Vélo. Nous en avions parlé ici. Depuis, il a fait du chemin puisqu’il est devenu photographe professionnel et publie son deuxième ouvrage.

Consacré au Valais, il propose 31 itinéraires à parcourir en vélo de route. Illustré avec les magnifiques images de l’auteur, il permet aussi de télécharger la trace gpx au moyen d’un QR code. Une vraie bible dont nous avons parlé récemment avec Nicolas. Avertissement : l’intervieweur est lui aussi photographe. Cet article parle donc de vélo, mais aussi beaucoup de photo 😉

Pour gagner un livre dédicacé par Nicolas, rendez-vous au bas de cette interview.

Que s’est-il passé depuis ton premier livre, les Alpes à Vélo ?

J’ai travaillé un an et demi à Bienne comme ingénieur. Ensuite, je suis venu à Chamoson en Valais avec mon amie Coralie. On habite ici depuis un an et demi et je ne te cache pas que je vis ma plus belle vie depuis que je ne suis plus ingénieur civil !

Pour l ‘instant, ça va bien. Ce n’est pas le même salaire mais je suis sur un petit nuage, je rêve ! Quand j ‘étais ingénieur, je regardais ma montre toutes les 10 minutes. Maintenant, tous les soirs, franchement, je n’ai pas envie d’aller me coucher. Et puis à 7 heures le lendemain, je suis content de retourner devant l’ordi.

Comment a marché le premier livre ?

J’ai été très content. Pour l’éditeur (les éditions Slatkine), il fallait vendre au moins 1300 exemplaires pour qu’il s’y retrouve. On en a vendu 3000 en français, 4000 en allemand. Je n’en ai plus que 20 sur mon site et il est en rupture de stock. Pour le moment, on ne va pas le réimprimer, pour ne pas faire concurrence au nouveau livre.

Je suis un peu plus ambitieux pour le Valais à Vélo, parce que je pense que ce sujet ‘local’ peut marcher encore mieux. Avec Les Alpes à Vélo, la dimension du récit de voyage était prépondérante. Mon but avec ce nouveau livre, c’est qu’un cycliste choisisse d’aller faire un itinéraire sur la base des images.

Combien de temps as-tu pris pour faire ce deuxième livre ?

 Un livre comme cela, c’est un an de travail, 15 mois si on compte la période de relecture, d ‘impression, puis de révision de l ‘éditeur. Par exemple, j’ai livré le Valais à Vélo en juin 2023 et il est sorti fin octobre 2023. Et maintenant, c’est la vente, les conférences.

Parle-nous du travail nécessaire pour réaliser le livre. Avant de faire les photos, il doit y avoir une préparation énorme ?

Oui, j’ai commencé 5-6 mois avant. Je connaissais bien les lieux et je me suis basé sur la carte des itinéraires de Valais Wallis Promotion.

Comme pour les Alpes à Vélo, dès que j’entendais parler d’une destination intéressante, je l’ajoutais à ma liste. Après, j’ai cherché à tracer des itinéraires en regardant sur Google Maps et Street View pour comprendre si c’était praticable.

Trois amis valaisans m’ont accompagné et ont revu chaque itinéraire. Des fois, ils m’ont conseillé des variantes plus insolites. L’idée était de trouver des itinéraires qui s’éloignent la circulation.

Sur certains d’entre eux, il y a un peu de gravel. Pour certains routiers, c ‘est une barrière psychologique, voire matérielle, ce que je comprends. Mais j ‘invite aussi les gens à surmonter cette appréhension en proposant de courts secteurs de gravel, qui représentent moins d ‘un pour cent de tous les tracés.

Nicolas Richoz Le Valais à vélo
Chaque itinéraire comprend une carte, un descriptif, de magnifiques photos et un QR code pour télécharger la trace

Comment as-tu shooté tous ces itinéraires ?

Par rapport aux Alpes à Vélo, le gros avantage, c’est que j’avais l ‘opportunité de retourner sur place. Pour le premier livre, c’était de la photo de reportage pure et dure, avec une seule possibilité pendant tout le voyage.

Mais en même temps, c ‘est peut-être ce qui manque un petit peu dans ce nouveau livre : il y a peu de photos sans le soleil. Il y a bien la grande Dixence avec les nuages (réd : 🤩), mais il y a moins de photos avec cet aspect dramatique du mauvais temps.

Pour le Valais à Vélo, j’avais moins de pression, mais je procédais de la même manière : je cherchais des spots, je regardais où je devais me situer et à quel moment, en fonction du soleil.

Avec l’expérience, ce que je préfère maintenant c ‘est de ne pas trop structurer la photo parce que ça t’enferme. Avant, je me disais : « je dois être là pour faire cette photo, et je ne vais pas en faire une autre ». Maintenant, je suis plus sensible à un petit élément qui suscite ma curiosité : une brume qui file, une rafale de vent qui balaie un feuillage ou une grappe de raisin qui ressort de la vigne. Dès que j’ai un élément comme cela, j’essaie de construire mon image, d’intégrer le vélo dans le paysage. Je shoote plus à l’instinct que pour le livre précédent.

Une autre chose, c’est que j’ai toujours peur de déranger les cyclistes qui m’accompagnent, surtout quand c ‘est un groupe. Quand les gens sont dans l ‘effort, qu’ils ont le visage marqué, c ‘est difficile de dire : « Écoute, tu peux redescendre et remonter un peu plus à droite ? ».

Je roule souvent avec un groupe de filles. Je roule un poil plus vite qu’elles et ça me permet de faire des attaques. En 5 minutes à 350 watts (réd : wow !), je prends de l’avance et je pose mon vélo. C ‘est un peu du biathlon, je m ‘arrête et je dois arrêter de respirer pour shooter. Ça c ‘est aussi un challenge !

Par ailleurs, je pense qu’il y a un élément qui est incontestable, c ‘est qu’on prend des plus belles photos quand on est soi-même sur le vélo plutôt qu’en voiture. Je suis persuadé que l ‘effort ajoute une touche de créativité supplémentaire que d’autres n’ont pas.

Parle-nous du plus bel itinéraire de ton livre : pourquoi l’as-tu choisi, comment l’as-tu shooté ?

Pour moi, un beau col, c’est une question d’appréciation personnelle. Ça prend le dessus sur l’altitude, la difficulté, la notoriété… Cela dépend plus du temps qu’il faisait quand j’y étais, si j’étais bien accompagné, si je n’ai pas eu de fringales, si j’ai pris de belles photos.

Et si on me demande quel est le plus bel itinéraire, j ‘ai une réponse différente à chaque fois ! Pour le Nouvelliste, j’ai dit que j ‘aimais beaucoup Moiry : parce que j ‘adore évoluer en fond de vallée avant d’arriver au lac et voir ce beau bleu laiteux.

Si je dois parler d’un autre bel itinéraire, j ‘aime la boucle depuis Chamoson. Comme j’y habite, c ‘est un tour qui m ‘est familier et j ‘aime bien voir cet endroit sous un autre angle. Normalement, on voit l’Ardève qui domine la plaine. Depuis là -haut, tu te dis que c ‘est une petite colline !

Avant d’arriver à Chamoson, je suis venu visiter un appartement. C’était au lever du soleil et j’ai fait une première photo. Après je suis retourné faire la boucle avec Coralie et j’ai fait d ‘autres photos. Finalement, je suis retourné encore une fois pour manger une tartelette à la Loutse et on a fait des photos qui se retrouvent dans le livre. J’ai donc pu proposer des images prises à différents moments. C ‘est pour ça que j ‘aime bien cet itinéraire.

Après, il y a bien sûr le Sanetsch, la boucle fameuse des trois cols (réd : Nufenen-Gothard-Furka), la Porte de Culet que Steve Morabito avait conseillé à un ami…

Merci Nicolas ! Où peut-on se procurer ton livre ?

On le trouve dans toutes les librairies mais on peut aussi le commander avec une dédicace gratuite sur mon site www.recitsenimages.com .

J’organise aussi une série de conférences pour présenter le livre avec notamment un documentaire que j’ai filmé. Je n’ai jamais fait de montage, c’était un défi !

Le calendrier des conférences :

15 novembre : Lausanne

23 novembre : Chamoson

30 novembre : Aigle

6 décembre : Martigny

Entrée : 15 francs. Détails et inscription : https://www.recitsenimages.com/évènements . Avec le code CYCLISTECH, tu obtiens une réduction de 5 francs. Offre réservée aux 50 premiers inscrits !

Et comme pour le premier livre, Nicolas nous fait le plaisir d’offrir un livre dédicacé à l’heureux gagnant qui sera désigné par tirage au sort. Pour tenter ta chance, réponds à la question ci-dessous d’ici le 21 novembre:

CONCOURS TERMINÉ

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