Kelly Tour de Romandie

Dans les coulisses du #TDR2018

Bonjour tout le monde ! A nouveau, la semaine qui vient de se terminer nous a apporté un magnifique avant-goût d’été dont j’espère que vous avez profité pour accentuer ces marques de bronzage qui ont commencé à faire leur apparition 😉

Cette semaine c’est une expérience magnifique que je viens de vivre que je souhaite partager avec vous. En effet, la chance m’a été donnée de non seulement aller prendre un café au bus Trek-Segafredo avant le départ de la dernière étape du Tour de Romandie au Mont-sur-Rolle (qui je tiens à préciser était délicieux) mais en plus, j’ai pu suivre l’étape de l’intérieur, dans une des voitures d’assistance neutre, assurée par Vittoria.

Dès mon arrivée à la Place du Collège de Mont-sur-Rolle à 8h30 du matin je me suis sentie transportée dans un autre monde. Membres de l’organisation, motards, gendarmes, bénévoles, tout le monde est plein d’entrain et s’attelle à mettre en place le nécessaire à accueillir les nombreux spectateurs qui viendront voir les coureurs s’élancer sur la dernière étape de ce Tour de Romandie 2018, marqué par une météo radieuse, de 181 kilomètres qui se terminera sur le Quai du Mont-Blanc à Genève.

Comme convenu, je me rends au bus Vittoria à 9h00 et fais la connaissance de toute l’équipe qui m’a très chaleureusement accueillie et qui me laisse libre d’aller visiter l’aire de départ et les bus des équipes puis de les rejoindre quinze minutes avant le départ qui se tiendra à 10h30. Ainsi, je me rends avec Laurianne, membre de l’équipe Rochat Cycles de Genève, au bus de l’équipe Trek dans lequel nous sommes accueillies par leur Hospitality Manager qui à ma grande joie est une femme. C’est un moment très enrichissant qui m’a été donné de passer avec elle. Et je ne parle pas seulement de ce délicieux café Segafredo (serait-ce le fait d’avoir été préparé dans le bus d’une UCI WorldTeam déjà fréquenté par des Cancellera et des Contador qui lui donne un aussi bon goût ?)  ni des différents goodies qui m’ont été offerts, mais bel et bien de la conversation que j’ai pu avoir avec elle et de ce moment passé aussi près du staff des différentes équipes.

Tout d’abord il m’a été donné de constater qu’il s’agissait d’une famille. Tout le monde connaît tout le monde et on peut voir les membres des différentes équipes se saluer, se faire la bise et allègrement discuter ensemble. Des très rares fois où j’ai assisté à une diffusion télévisée d’un match de foot, je n’ai jamais été témoin d’une telle camaraderie entre disons les entraîneurs d’équipes adverses. Je ne souhaite pas lancer de débat à ce sujet mais je tiens également à souligner que nombreux sont les coureurs professionnels qui fréquemment postent sur les réseaux sociaux des photos d’entraînements accomplis en compagnie de coureurs d’autres équipes. Une entente, une amitié et une complicité qui font plaisir à voir et qui surtout me semblent absentes de la plupart d’autres sports. C’est ainsi que j’ai retrouvé au sein même du peloton professionnel, ce sentiment de communauté cycliste dont je vous ai parlé dans mes premiers articles et qui a grandement contribué à mon amour pour ce sport.

Ensuite, parmi ce dont j’ai pu retirer de cette conversation et que je souhaiterais partager avec vous, c’est que les femmes sont encore pas mal absentes de ce monde des UCI WorldTeams mais qu’heureusement nombreuses sont les équipes souhaitant faire évoluer cette situation et engageant en leur sein du personnel de genre féminin. Trek-Segafredo en est un exemple, employant pas moins de huit femmes mais il semblerait également que la FDJ Groupama fasse de grands efforts dans ce sens et ne serait par ailleurs pas la seule. Si aucun directeur sportif n’est encore une femme je garde grand espoir que cela ne saurait plus tarder car en plus des nombreux programmes formateurs proposés par l’UCI pour les femmes, il m’a semblé comprendre que les coureurs apprécient énormément une présence féminine avec qui ils sont plus enclins à discuter lorsque cela ne va pas très bien, trouvant dans ce lien quelque chose de maternel.

Ce à quoi je ne m’attendais également pas c’était à la gentillesse de coureurs eux-mêmes, à leur disponibilité et à leur accessibilité. Ainsi Nicola Conci et Tsgabu Grmay sont volontiers sortis du bus alors qu’ils se préparaient encore pour venir nous saluer, Laurianne et moi, et pour nous permettre de prendre une photo à leur côté. De plus, une fois remontée vers l’aire de départ, je me suis très facilement approchée de Mathias Frank de la AG2R, qui discutait avec un couple et ce dernier a très naturellement accepté de se faire prendre en photo avec moi, ce dont je le suis très reconnaissante.

Finalement, l’heure de prendre place dans une des voitures Vittoria est arrivée. C’est accompagnée d’un mécanicien assis à l’arrière, entouré de roues de rechange, ainsi que du conducteur, un ancien champion du Monde de cross-country avec qui j’ai pu longuement discuter, que j’ai pu suivre la dernière étape de ce Tour de Romandie derrière les cinq coureurs qui se sont vite échappés autour du kilomètre 4. S’il ne nous a pas toujours été possible de les avoir sous les yeux, je n’ai manqué aucune action de l’étape grâce au Radio Tour dont disposait la voiture. Outre le magnifique parcours sur lequel je me réjouis d’aller moi-même pédaler un de ces jours, ce qui m’a vraiment marquée et émerveillée c’est le nombre de spectateurs que j’ai pu apercevoir au bord des routes. Nombreuses sont les personnes qui sont sorties de chez elles pour venir voir et surtout encourager les coureurs. Nombreux étaient les enfants portant des maillots de cyclisme et applaudissant à notre passage. Jeunes, moins jeunes, femmes, hommes,  arborant des drapeaux suisses ou des drapeaux étrangers, tous avaient le même objectif, tous souriaient, tout le monde semblait heureux, certains s’élançant même dans des chorégraphies.

En assistant à cela, je n’ai pu m’empêcher de penser à une chose. Au fameux discours donné par Nelson Mandela dans lequel il suggère que le sport a le pouvoir de changer le monde, le pouvoir d’inspirer et le pouvoir d’unir les gens. Je me suis alors sentie pleine de fierté pour avoir, peut-être un peu tard dans ma vie mais quand même, saisi cette importance. Une “révélation” que j’espère pouvoir transmettre au plus grand nombre de personnes possible au travers du cyclisme.

Finalement à environ 20 kilomètres de l’arrivée, le peloton reprend l’échappée et on nous demande de rapidement nous rendre sur l’arrivée. Arrivés près du Quai du Mont-Blanc à Genève, nous descendons en courant de la voiture pour voir le peloton furieusement parcourir les 400 derniers mètres de cette étape remportée au sprint par Pascal Ackermann de l’équipe Bora-Hansgrohe pour qui il s’agissait d’une première victoire sur une course WorldTour. Comme vous le savez probablement le classement général a été remporté par le Slovène Primoz Roglic de l’équipe NL Jumbo, mais ce n’est pas pour ce genre de nouvelles que vous êtes venus sur cette page 😉

L’équipe de Vittoria devant rapidement partir car se rendant le jour même à Frankfurt pour aller assurer l’assistance sur la course Eschborn-Frankfurt qui débutera demain, je n’ai pas eu le temps d’aller faire une dernière visite aux bus des équipes à l’arrivée, mais c’est le coeur plein de joie et la tête pleine de beaux souvenirs que je suis rentrée à la maison.

Je vous remercie pour avoir pris le temps de lire mon récit, qui j’espère vous aura plu. D’ici la semaine prochaine, vous savez déjà : #rideyourdream #rideforpassion

– Kelly

 

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles