Kelly Grilo Blog

“You can’t buy happiness but you can buy a bike and that’s pretty close”

Hello tout le monde ! C’est dorénavant devenu un vrai plaisir pour moi que de m’assoir face à mon ordinateur et de finalement mettre par écrit les idées qui ont germé dans mon esprit dans le courant de la semaine. Mais avant toute chose je tiens à remercier, bien évidement, vous qui me lisez en ce moment, mais également tous ceux parmi vous qui m’ont envoyé des messages de félicitations et de soutien. C’est vraiment formidable de constater que d’autres personnes se retrouvent dans mes textes ou qu’elles apprécient tout simplement le fait de me lire et m’encouragent à poursuivre la publication de mes articles, ce que je tenterais de faire une fois par semaine.

En attendant de pouvoir publier des articles un peu plus techniques parlant de mon entraînement, de ma nutrition et de ma participation aux diverses cyclosportives sur lesquelles j’espère prendre le départ cette saison, je vais aujourd’hui partager avec vous LES réponseS (oui car il y en a plusieurs) à une question qui m’a déjà été posée de nombreuses fois et qui sur le moment me surprend car il s’agit pour moi d’une telle évidence qu’il m’est souvent finalement difficile d’y répondre sur le coup. C’est une question à laquelle, je suppose, tout cycliste a déjà été confronté et c’est pourquoi j’imagine que ceux parmi vous qui pratiquent également la petite reine se retrouveront dans la plupart des réponses.

Et la question à un million est… : “Mais qu’est-ce qui peut bien te plaire dans le vélo ?”

-“Heu… ben je ne sais pas… tout”. Oui, honte à moi. C’est un peu ce à quoi ressemble ma réponse sur le moment. Mais comme je suis un peu plus à l’aise à écrire qu’à m’exprimer face à face je vais en profiter pour vous donner, à vous maintenant, les raisons pour lesquelles le vélo est devenu pour moi plus qu’une passion; un mode de vie (je n’ai pas pour intention de dresser une liste exhaustive car je ne souhaite pas que vous finissiez par vous endormir devant cet article). J’en ai déjà évoqué certaines lors de mes deux précédents articles, que j’espère élaborer un peu plus dans celui-ci, mais il y en a bien plus et vous le verrez.

1. Liberté et émancipation

Le vélo a été la première activité que j’ai pu faire pour moi-même, sans être accompagnée de mes parents qui jusqu’à alors étaient toujours dans les parages (sauf lorsque j’étais en cours bien entendu). Mais c’est grâce à lui que je pouvais sortir de chez moi, seule et m’éloigner de la maison. Peu à peu les appels de ma mère pendant mes sorties pour savoir où je me trouvais et pour combien de temps j’en avais encore ont cessé. Comme je vous l’ai déjà dit c’est grâce à lui que j’ai trouvé le courage de me dresser contre les attentes de mes parents. A défaut d’avoir des ailes pour pouvoir voler, partir pédaler est pour moi ce qui se rapproche le plus d’un oiseau qui prend son envol et va où bon lui semble, sans devoir répondre aux attentes de qui que ce soi, sans destination fixe, libre de peurs et d’angoisses.

2. Désinvolture

Pour la première fois je faisais quelque chose sans pression. Pas besoin de réfléchir pendant que je pédalais. Pas besoin d’exceller. Rien à prouver à qui que ce soit excepté à moi-même. Si je passais des heures et des heures à étudier, à réfléchir, à apprendre par coeur, à essayer de toujours bien faire pour que mes professeurs, mes employeurs de vacances ou mes parents soient satisfaits et bien qu’en dehors du vélo je me pose encore tout plein de questions, que j’essaie toujours de tout planifier, de tout contrôler, d’éviter toute surprise, à vélo tout cela cesse d’être nécessaire. C’est le seul moment où je me sens libre de toute contrainte, où je laisse mon esprit vagabonder et non pas réfléchir. Jamais je me suis sentie stressée ou anxieuse sur mon vélo. Jamais je me pose des questions lorsque je pédale. C’est un vrai moment de laisser-aller, où je ne cherche plus à tout contrôler. Finalement c’est également cette désinvolture que je me permets à vélo qui contribue également à la liberté qu’il me procure.

3. L’effort

J’aime devoir me dépasser physiquement pour rester dans la roue de quelqu’un ou pour atteindre le sommet d’une montée. J’aime cette fatigue que l’on ressent lorsqu’on rentre d’une longue sortie le dimanche, cette sensation de jambes en coton. Les brûlures dans les cuisses lors des exercices de PMA, cette envie de vomir lors d’un test FTP ou encore pouvoir poser pied à terre (si on a la force de décliper) en haut d’une montée en tentant si bien que mal de reprendre son souffle. Certains considéreront peut-être cela du masochisme, mais je sais qu’il y en a parmi vous qui savent de quoi je parle et qui connaissent ce sourire qui se dessine sur notre visage, ce sentiment d’y être parvenu et cette envie de recommencer qui nous envahit lorsqu’on parvient au bout d’un effort car nos seules limites sont celles que nous nous fixons et rien n’est plus gratifiant que de les repousser chaque jour un peu plus.

4. Le réconfort

Après l’effort vient… le réconfort. N’allons pas nous mentir. Pour autant qu’on aime se mettre dans le mal, rien n’est plus agréable que de rentrer après cette longue sortie du dimanche matin, de bien manger (ou plutôt engloutir), de se coucher sur le canapé, les jambes surélevées et de s’endormir devant Eurosport. Ou encore de rentrer après une sortie d’hiver, complètement frigorifié et prendre cette douche bien chaude à laquelle on a pensé pendant toute la sortie et pendant laquelle on retrouve enfin des sensations au niveau des orteils et des doigts (pour ma part c’est également à ce moment là que mes ongles cessent d’être bleus). Sans oublier que si sur le vélo on boit de l’eau, sur terre on boit de la bière et qu’en été, on choisit une Vélosophe à la place d’un thé pour se désaltérer 😉

5. Les paysages

Ayant grandi dans une famille qui est tout sauf sportive ou aventurière, qui n’est jamais allée faire une randonnée et qui cherche très peu le contact avec la nature, j’ai pu moi-même, grâce au vélo, découvrir de magnifiques paysages et m’aventurer sur des routes qu’on me disait bien trop dangereuses et sur lesquelles mon seul regret est de ne pas tout pouvoir photographier avec mes propres yeux car tout m’émerveille, que ce soit cette vache insouciante qui me suit du regard tout en ruminant, ce chat courant dans le pré et essayant d’attraper un papillon, les feuilles tombées par terre en Automne dans la forêt ou la Mer au loin, vue depuis un Mont de l’Algarve au Sud du Portugal.

6. Les personnes

Comme j’en ai déjà parlé dans mon article précédant, c’est au sein de la communauté cycliste que j’ai rencontré les personnes qui m’ont le plus inspiré dans ma vie et qui m’ont donné confiance en moi, encouragée et soutenue, tout ce que mes proches n’ont pas pu faire. Cette communauté me donne un sentiment d’appartenance et me donne l’impression que si je peux le rêver (car j’y ai le droit) je peux aussi le faire.

7. L’équipement

Je ne veux pas de nouveaux jeans. Je ne veux pas d’un nouveau sac Micheal Kors. Je ne veux pas d’autres boucles d’oreilles. Je veux des Oakley, je veux de nouveaux couvre-chassures, je veux des maillots Rapha, des cuissards Assos, des chaussettes DeFeet, des roulements en céramique et des roues Lightweight. J’ai déjà entendu dire que le vélo est devenu le nouveau golfe, mais comment résister à ce que les marques nous balancent ? Ce qui est sûr c’est que si vous voulez éviter que vos enfants achètent des drogues, initiez-les au cyclisme et jamais ils n’auront assez d’argent pour les drogues 😉

8. Mode de vie

Vouloir performer à vélo c’est plus que simplement suivre un entraînement structuré. Si je viens seulement de commencer à travailler avec un coach (Loïc Ruffaut, aussi connu sous le nom de “Ruffautor”, vainqueur Triple Crown de la Haute Route 2015 et actuel directeur sportif de la Velosophe Heroïn Cycling Brigade) et à m’entraîner comme il se doit, j’ai déjà eu le temps de comprendre qu’il ne suffit pas d’appuyer sur les pédales pour gagner. Il faut respecter le temps de récupération, inutile de s’entraîner tous les jours. Il faut veiller à avoir un sommeil réparateur, se coucher tôt pour pouvoir se lever tôt et mener à bien son entraînement. Il faut nourrir son corps avec des ingrédients sains et veiller à une alimentation équilibrée sans jamais chercher à se priver car tout est dans l’équilibre. Pour ma part je ne mange jamais de plats préparés, j’achète toujours frais et si possible bio. J’ai également initié un régime pesco-végétarien (néanmoins je ne mange non plus pas de fruits de mer) depuis quelques mois, quelque chose que je n’avais également jamais pu mettre en place car mes parents ne l’approuvaient pas, mais qui me convient parfaitement car conforme à mes valeurs et qui je sens, me fournit l’énergie nécessaire à l’entraînement et à la récupération. En somme c’est mener une hygiène de vie saine et apprendre à écouter son corps.

9. L’entraînement

Avoir un coach m’a donné encore plus de plaisir à pratiquer le cyclisme. Cela me donne des objectifs sans que ce soit une prise de tête. Tout ce que je fais je le fais pour moi. J’aime me réveiller le matin et savoir ce que j’aurais comme exercices à faire, si exercise il y a. Tout ce qui entoure la physiologie de l’entraînement me passionne et il y a tellement de choses que je ne sais pas à ce sujet, que j’avale avidement tout ce que je peux lire ou que mon coach me dit. Sans parler du fait qu’il ne s’agit pas seulement d’apprendre à tourner les pattes, il s’agit d’apprendre à quelle heure manger avant d’aller s’entraîner, quand et quoi manger pendant l’entraînement, où se placer dans un peloton pour se protéger du vent, comment descendre et appréhender les virages sans constamment freiner, comment gérer son effort. Tant de choses que je sais que Loïc saura parfaitement m’enseigner 😉

10. Cyclosportives, Hautes Routes et co. :

J’EN REVE. Cette année je vais enfin faire mes premiers pas (ou plutôt mes premiers coups de pédale) sur des cyclosportives. Et je ne peux vous expliquer à quel point je m’en réjouis. Je sens que chacune de celles sur lesquelles j’aurais la chance de prendre le départ m’apportera tellement de choses. Tout d’abord il s’agira d’un véritable apprentissage car je vais devoir apprendre à gérer mon effort, à me nourrir, à bien me placer dans le peloton, à me connaître moi-même et mes sensations. Ensuite ces cyclosportives sont un véritable regroupement de passionnés de la petite reine et je me réjouis des rencontres que je vais y faire. Enfin, elles ont toutes lieu dans des endroits magiques et je sais qu’il va être difficile de ne pas vouloir s’arrêter pour prendre des photos tous les kilomètres. Finalement, l’objectif ultime : prendre part à des Hautes Routes. Cela ne se fera sûrement pas encore cette année (mais qui sait 😉 ) car je souhaite en profiter comme il se doit, mais ce qui est sûr c’est que j’ai bien l’intention d’y participer et ce, le plus rapidement possible. Loïc (qui de mieux placé que lui !) a par ailleurs sur me mettre l’eau à la bouche en décrivant la Haute Route comme étant bien plus qu’une course mais une véritable expérience de vie. Une expérience que j’ai hâte de faire et pour laquelle je suis prête à m’entraîner autant que nécessaire et bien plus encore.

11. –

Non, je ne vais pas vous ennuyer davantage avec une onzième raison et une douzième etc… Mais j’espère que ces dix raisons suffiront à répondre aux personnes qui me demandent ce qui peut bien me plaire dans le vélo et si jamais vous aussi vous bafouillez quand on vous pose la question, mais que vous vous retrouvez dans mes réponses, n’hésitez pas à partager cet article 😉

Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine et d’ici là : “Ride your dream. Ride for passion”

– Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles