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« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. »

Bonjour à tous ! Ce n’est malheureusement pas avec les jambes, mais avec le coeur lourd que j’ai commencé la rédaction de cet article hier après-midi pour finalement décider de m’arrêter et de me donner le temps de prendre du recul pour pouvoir l’écrire de tête reposée.

Après une bonne nuit de sommeil et une belle sortie matinale pendant laquelle je me suis fait plaisir aux Col de la Croix, Col du Pillon et Col des Mosses, qui constituent la magnifique trilogie des Alpes Vaudois, je décide donc de reprendre la rédaction de ce post qui parlera, comme je vous l’ai promis la semaine dernière, de ma course d’hier : La Ridley GranFondo Vosges, faisant partie du Grand Trophée et sur laquelle j’étais sensée m’élancer sur le parcours de 142 kilomètres et 3000 mètres de dénivelé.

Sensée. Oui. Car je n’ai pas pris le départ de la course. Pourtant rien ne prédisait ce revirement de situation, tout avait été préparé de façon à ce que je passe une magnifique journée. Comme toujours, j’avais religieusement suivi les entraînements que Loïc Ruffaut, mon coach, m’avait préparé, j’avais augmenté les apports en glucides dans les deux jours précédant la course et j’étais arrivée à La Bresse samedi après-midi où j’étais immédiatement tombée amoureuse de la région.

Après avoir retiré mon dossard au village des exposants et des animations qui se trouvait dans la station de La Bresse Hohneck et où il a fallu que je me retienne d’acheter le magnifique ensemble maillot/cuissard de la course, je suis partie reconnaître les environs et plus je découvrais ces paysages époustouflants, plus mon envie de parcourir ces routes à vélo le lendemain matin se faisait grandissante. Le lieu m’a tellement émerveillée que je m’imaginais déjà passer des vacances dans un des nombreux campings entourant les différents lacs pour pouvoir rouler, marcher, faire du kayak ou encore m’initier au parapente dans l’incroyable Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

A mon habitude, aux alentours de 19h00, j’arrive au restaurant italien que j’avais réservé à La Bresse afin de me régaler d’un délicieux plat de rigatonis aux noix de St-Jacques et aux poireaux, puis j’effectue une dernière petite ballade aux alentours de la chambre d’hôtes dans laquelle je logeais à Wildenstein avant de rentrer me doucher, me mettre en pyjama et mettre en place mes affaires pour le lendemain matin.

Les prévisions annonçant une météo pas très favorable, je prévoie ma formidable Gabba 2 de Castelli à manches courtes, de laquelle je peine à me séparer, des manchettes et des genouillères. Je prépare également mes ravitaillements pour le parcours ainsi qu’un sac sur lequel je compte me ruer à l’arrivée contenant ma PowerProtein de chez WinForce, à boire directement après l’effort, une bouteille de Vichy Célestins pour la recomposition minérale, une banane, un berlingot de lait de soja, un tupperware contenant du muesli que j’ai pris l’habitude de dévorer après mes deux dernières courses ainsi que ma paire de Full Socks de Compressport que je trouve miraculeuse.

Finalement après une bonne nuit de sommeil, je me réveille, me prépare et prends mes fameux flocons de sarrasin avec fruits secs et banane, arrosés de lait de soja et accompagnés de mon traditionnel thé. Mis à part le vent qui est bien présent, le ciel est bleu et le soleil pointe déjà ses rayons; rien ne laisse penser que nous seront arrosés pendant la course, ce qui est très encourageant.

Arrive le moment de monter dans la voiture pour se rendre à 5 kilomètres du départ où je prévoyais de débuter mon échauffement d’avant-course. Sur le chemin, je commence à penser à tout ce qui pourrait mal se passer : une pluie torrentielle et orageuse comme le prévoyaient les prévisions, bien que le ciel soit bien dégagé; ne pas être capable de changer la chambre à air en cas de crevaison et voir tous les autres participants me dépasser pour finalement devoir finir la course dans la voiture d’assistance; ne pas m’arrêter aux ravitaillements pour ne pas perdre de temps et le payer d’une déshydratation; avoir besoin d’aller aux toilettes et ne pas savoir où aller ou ne pas vouloir y aller pour ne pas perdre de places ou encore terminer dans un temps totalement ridicule.

Tous ces questionnements, qui je sais sont totalement déraisonnables, font que j’angoisse et panique totalement et que je sois incapable d’enfourcher mon vélo pour m’échauffer. Je m’énerve, baisse les bras, pleure, renverse le contenu de mes bidons et décide de retourner à la chambre d’hôtes. Le temps que j’y arrive le départ de la course à déjà été donné. Je ne pleure plus. Je me sens vide, dégoûtée et révoltée contre moi-même. Je sais qu’en n’ayant pas pris le départ, j’ai abandonné, je n’ai pas su trouver la force de surmonter cette panique et cela, je ne parviens pas à me l’excuser. Je me sens lamentable, ridicule et je n’ai qu’une envie : fermer le blog, mon compte instagram et annoncer à Loïc que je laisse tomber, que je ne veux plus m’entraîner.

Au réveil, ce matin, je me sens plus calme car il est bien vrai que la nuit porte conseil. Ma longue sortie me permet de réfléchir et de relativiser. Je ne crois pas aux hasards. Je pense que tout arrive pour une raison et ce qui est arrivé hier m’a montré que j’ai encore des faiblesses, des problèmes personnels et un grand manque de confiance en moi sur lesquels je vais devoir travailler. J’ai décidé que cet abandon ne sera pas un échec et je refuse qu’il me définisse car je l’utiliserais comme tremplin pour revenir plus forte en ayant travaillé sur les raisons qui m’ont poussé à baisser les bras pour que cela n’arrive plus. Comme le disait Mohamed Ali  « Les champions ne naissent pas dans un gymnase. Les champions naissent de l’intérieur. Dun désir, dun rêve, d’une vision » et ces trois éléments, je sais que je les possède.

D’ici la semaine prochaine mes amis, profitez du beau temps qui est prévu et #rideyourdream #rideforpassion.

-Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles