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“C’est le métier qui rentre” m’a-t-on dit

Encore une semaine s’achève et comme l’a si bien dit une fois la rédaction de cycliste.ch ces dernières se suivent mais jamais se ressemblent, apportant à tour de rôle des surprises, des joies, des déceptions et surtout leur lot d’enseignements.

J’étais bien contente de mon bloc d’endurance du week end dernier : 3h30 le vendredi avec un petit arrêt chez Rochat Cycles à Aubonne pour le plaisir des yeux, 5 heures de selle le samedi avec au menu une fois le Col de la Croix, deux fois le Col du Pillon et deux fois le Col des Mosses pour enchaîner avec 6 heures le dimanche et quelques bosses… Le tout accompagné de 5 bidons d’eau.

Non, non, pas 5 bidons d’eau par sortie mais bien 5 bidons sur les trois sorties. Au moins je n’ai pas du m’arrêter pour une pause pipi me direz-vous, mais en contrepartie, en plus de la magnifique migraine que j’ai eu samedi soir et à laquelle j’associe maintenant la cause, dimanche soir j’ai commencé à avoir mal au mollet gauche. Puis le lundi matin j’avais très mal. Et le mardi matin, j’avais les larmes aux yeux pour descendre des marches d’escaliers ou une pente pour finalement me rendre compte après 15 minutes de hometrainer, en soirée, que je pouvais faire une croix sur mon entraînement du jour ainsi que sur celui d’après et dieu sait sur combien d’autres.

Un message paniqué au coach lui exposant le problème et en retour je reçois : “Une contracture sûrement… tu t’es bien hydratée ce weekend ?”. Inutile de dire à quel point j’ai eu honte de répondre à cette question.

Bon ben c’est parti pour une prise de rendez-vous chez le masseur pour drainer la zone ainsi que pour quelques jours de repos forcé pendant lesquels j’ai le temps de mener ma petite enquête quant à l’hydration dans le cyclisme et de me rendre compte des absurdités que je faisais… comme participer à la Cyclo des Trois Cols sur laquelle j’ai roulé près de 5h30 et terminé avec le deuxième bidon pas tout à fait vide… sans jamais m’être arrêté aux ravitaillements. Donc effectivement il fallait se douter que tôt au tard j’allais finir par le payer.

Ainsi, semblerait-il qu’il faudrait essayer de boire un bidon par heure de selle… Donc sur le weekend j’aurais du boire 9 bidons en plus… sans parler de l’hydratation hors vélo…ça va j’y étais presque si on ne fait pas trop les pinailleurs. A ces conseils, viennent également se rajouter des recommandations comme celles de se limiter à de l’eau pure pour les sorties d’une durée inférieure à 1h30, puis de boire une boisson isotonique pour les efforts d’une plus longue durée ce qui permettrait ainsi d’obtenir un apport supplémentaire en sels couplé à un apport en carbohydrates favorisant l’absorption de l’eau et de ses minéraux par les parois du tube digestif dont la dose devrait se faire en fonction de la température extérieure et de l’apport ou non de carbohydrates sous forme d’aliments solides.

En résumé, sans discuter de ce que l’on mélange ou non à l’eau, ce qui est évident et indiscutable, c’est que le manque de celle-ci, comme celui qui peut se faire sentir lorsqu’on roule 6 heures d’affilée en se contenant de boire un litre, engendre une shydratation qui a son tour est un facteur de contre-performance ; des études montrent qu’une perte hydrique de 1% à 2% seulement entraîne une baisse de performance de l’ordre de 10% ; de douleurs musculaires telles que des crampes ou des contractures (tiens !) qui elles-mêmes peuvent évoluer en des tendinites, élongations ou encore des déchirements. Viennent s’ajouter à cela une baisse de tension artérielle pouvant entraîner un malaise vagal et bien sûr, le risque, accru pendant les mois de chaleur desquels on s’approche, d’hyperthermie pouvant venir à nécessiter des soins d’urgence.

Allez je ne vous embête pas d’avantage avec un cours de physiologie. Pour ma part, j’ai pris rendez-vous le mercredi après-midi chez KTherapie à Lausanne pour mon tout premier massage sportif, d’ailleurs, je m’excuse Kaspar pour l’état dans lequel vous m’avez reçue, je vous promets, dorénavant, je préviens au lieu de guérir 😉 Et ce qui est certain, c’est que tout cet engouement qui se fait autour du massage dans le milieu du cyclisme a bel et bien sa raison d’être :

Dès la fin de celui-ci j’arrive à mieux poser le pied à terre et à marcher de façon plus correcte. Le lendemain matin je n’ai plus besoin de boîter, la douleur est encore présente lorsque je descends des escaliers mais celle-ci est bien plus supportable. Vendredi, je reprends gentiment avec une ballade de 1h30 à plat, samedi je ne peux toujours pas participer à la super sortie organisée par Rochat Cycles pour ses 20 ans avec la présence d’Alex Dowsett de la Team Katusha, mais je roule quand même deux heures sans ressentir de douleur significative et finalement ce matin je me sens d’attaque pour une sortie de 4h avec un peu de dénivelé pendant laquelle je pense à remplir mes deux bidons à mi-chemin 😉

Bien entendu, toutes les contractures ne sont pas dues à une mauvaise hydratation. Un échauffement insuffisant, une mauvaise position sur le vélo, un mauvais réglage des cales, une mauvaise alimentation ou un entraînement non adapté sont tous des éléments pouvant entraîner ces dernières, néanmoins au vu des circonstances, je pense que c’est une leçon que j’ai appris à la dure.

Sur ce, je pars faire usage de mon ami, le blackroll, que je considère comme un véritable instrument de torture mais dont les bénéfices m’ont été loués par plus d’un et je vous dis à la semaine prochaine pour le récit du magnifique week end qui se profile à l’horizon en compagnie du team de SportQuest Genève pendant lequel les mots maîtres seront #rideyourdream, #insearchofup et #drink !

Kelly

Kelly Gilo - Breakawy

Kelly Grilo – Kelly’s Breakaway

Retrouvez chaque semaine les aventures de Kelly, une jeune cycliste romande qui s’est mise au vélo il y’a 3 ans et qui a décidé de passer à la vitesse supérieure cette saison en ne faisant pas les choses à moitié. Elle nous parlera de vélo bien entendu, mais également des choses de la vie. Suivez son échappée en exclusivité sur Cycliste.ch et sur son blog Kelly’s Breakaway. -> Voir tous ses articles